L'anguille
Le fleuve Saint-Laurent recèle d'une
variété de poissons : le poulamon (plus connu
sous le nom de «petit poisson des chenaux»), la
barbotte, la morue, l'éperlan et... l'anguille!
L'anguille est cependant un poisson qui n'a pas une bonne
réputation. Elle a une allure de serpent, elle a une
peau gluante et se tient dans la vase. Rien de bien attirant.
«C'est vrai qu'elle n'a pas une belle apparence mais,
par contre, elle a un très bon goût»,
soutient Joseph Paquet, un des deux seuls pêcheurs commerciaux
de l'île d'Orléans.
Avant
de devenir pêcheur, M. Paquet était agriculteur.
Chez les Paquet, on est agriculteurs depuis 13 générations.
Mais, faute de relève, Joseph Paquet a décidé
de se convertir à la pêche. «Ce que
j'aime de la pêche à l'anguille, c'est que chaque
jour, c'est une boîte à mystère. Tu vas
là (aux filets) et tu te poses toujours la question :
est-ce que j'en ai pris, j'en ai pas pris
?»,
explique Joseph Paquet.
«Le
problème, c'est qu'on n'en voit dans aucune
poissonnerie. Peut-être que si on en voyait
plus souvent, on en mangerai davantage»,
poursuit-il. M. Paquet détient lui-même
un poissonnerie où il offre une variété
de poissons fumés : de l'esturgeon, de la
truite, du saumon, du doré et de l'anguille. |
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M. Paquet garde les anguilles vivantes dans une piscine jusqu'au
15 décembre. Ensuite, elles sont expédiées
par avion vers l'Europe et d'autres pays, où elles
sont très recherchées. Les anguilles sont transportées
vivantes dans des sacs de plastique contenant de l'eau oxygénée
et de la glace. En état d'hypothermie, leur cur
bat un coup à la minute. Elles peuvent vivre ainsi
très longtemps.
François
LeMeur, chef du restaurant Le Tire-Bouchon, a préparé
trois recettes d'anguilles pour M. Paquet : une salade
d'anguilles fumées, une matelote d'anguilles et de
l'anguille à la provençale. Pour ce chef, «c'est
un poisson très fin qui se marie avec plein de choses».
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