Un
couscous bien de chez nous
Notre alimentation s'est considérablement
enrichie avec l'arrivée des communautés culturelles.
« Sushi », « merguez »,
« riz basmati », autant de nouveaux
noms qui peuplent notre vocabulaire culinaire. L'un de ces
nouveaux aliments est le couscous... qui s'intègre
si bien au Canada qu'on en fabrique même ici !
Le
couscous est le mets traditionnel de plusieurs pays de l'Afrique
du Nord comme le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. Saviez-vous
que l'ingrédient principal de ce plat s'appelle aussi
« couscous » ? Pour le cuisiner,
rien de plus simple : utilisez une tasse d'eau pour chaque
tasse de couscous !
Tout nous porte à croire que le couscous que nous
consommons est importé. Détrompez-vous !
C'est en banlieue de Montréal, plus précisément
à Candiac, qu'un fabricant de couscous a décidé
de s'installer. L'entreprise Zinda combine un savoir-faire
ancestral à la technologie de pointe pour produire
son couscous.
Pourquoi
une entreprise d'origine marocaine décide-t-elle d'implanter
son usine au Québec ? Selon Farid Koudssi, vice-président
en recherche et développement à Zinda, cette
décision n'a rien de singulier : « Pour
nous, c'était logique, car pour faire du couscous,
il faut de l'eau, de la semoule et de l'énergie. On
a tout ça au Québec. Il n'y a pas plus simple ».
Blé, semoule, couscous :
quelle est la différence ?
M. Koudssi
répond : « Pour faire le couscous,
il faut du blé. Quand on prend le blé
et qu'on le broie au moulin, on obtient en partie de
la farine, qui est utilisée pour le pain ou autre
chose. L'autre partie, c'est la semoule. Elle est différente
de la farine, elle est très fine et un peu granuleuse.
On ajoute de l'eau à cette semoule pour faire
le couscous ».
Dans l'illustration, du plus pâle
au
plus foncé : semoule, couscous, blé
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Traditionnellement, le couscous est tourné à
la main dans un bol. Chez Zinda, le couscous est fabriqué
de manière industrielle. On fait passer le mélange
d'eau et de semoule dans un rouleur, une sorte de tambour
qui fait tourner, « rouler » le couscous.
Lorsque
le couscous est roulé, les grains sont cuits à
la vapeur, puis séchés et refroidis. Ce dernier
processus permet de stabiliser très rapidement le produit.
On utilise ensuite un tamis pour séparer les différents
grains de couscous, le fin et le moyen. Une fois les grains
séparés, on obtient ce produit fini qu'on appelle
le couscous.
Le couscous gagne en popularité en Amérique
du Nord. Au Canada, le marché le plus important est
le Québec et l'Ontario. Quelque 75 % de la production
de Zinda est néanmoins exportée à l'étranger,
notamment aux États-Unis, en Amérique latine
et en Arabie Saoudite. Pourquoi ces pays s'approvisionnent-ils
au Québec ? « La meilleure semoule
au monde pour faire le couscous, qu'on appelle le durum,
c'est la semoule canadienne », nous apprend
M. Koudssi.
Zinda
serait la seule compagnie au monde à fabriquer des
couscous à saveur ajoutée. « On
essaie d'adapter notre aliment à une consommation locale,
dit M. Koudssi. On sait que les gens aiment bien
les saveurs comme la tomate ou l'épinard, et l'ajout
de saveur se fait déjà dans les pâtes
alimentaires. C'est une valeur ajoutée pour attirer
des gens qui ne connaissent pas le couscous. Ils peuvent l'utiliser
non seulement comme plat principal, de la manière traditionnelle,
mais aussi en accompagnement, comme salade. »
Du couscous au déjeuner
On mange généralement le couscous dans des
plats salés. M. Koudssi affirme qu'on pourrait
aussi le servir sucré : « Au Maroc,
d'où est originaire le couscous, on le mange comme
céréale le matin. Prenez du couscous, et ajoutez-y
des pommes et de la cannelle, par exemple, ou du sucre, des
amandes et du lait, et vous avez des céréales.
Notre compagnie va d'ailleurs bientôt commercialiser
des couscous sucrés que nous avons développés ».
Que ce soit en plat principal ou en accompagnement, le couscous
se présente donc de plus en plus comme une alternative
intéressante aux pâtes, au riz, et même
aux céréales du matin !
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