LES RÔTIS


Un vieux dicton culinaire prétend qu'on doit saisir les rôtis pour en sceller les pores et emprisonner les jus à l'intérieur. Mais cette technique fonctionne-t-elle vraiment? C'est ce que ce laboratoire nous permettra de déterminer, avec l'aide de Christina Blais, nutritionniste à l'Université de Montréal.

 

Pour cette expérience, nous faisons cuire quatre rôtis de bœuf. Chacun sera pesé avant et après la cuisson. L'un des rôtis servira de témoin et est placé tel quel au four. Les autres sont scellés de trois façons différentes : le premier rôti est saisi au four à 500 °F pendant 15 minutes, puis la cuisson se poursuit à 325 °F.

Le deuxième rôti est badigeonné d'une bonne couche de moutarde, alors que le troisième rôti est saisi à la poêle avant d'être envoyé au four. Leur cuisson se termine au four à 325 degrés.

Christina Blais a arrêté la cuisson de tous les rôtis lorsque leur température interne a atteint 60 degrés Celsius. Tous les rôtis ont perdu du poids. Pourquoi?

 

La structure spongieuse de la viande

On pourrait comparer la structure de la viande à celle d'une éponge gorgée d'eau, et la cuisson à une pression qui s'exerce sur l'éponge. Plus on presse l'éponge, plus elle perd d'eau.

 

L'analogie avec la viande est que plus la température de l'intérieur de la viande s'élève, plus le jus est expulsé vers l'extérieur.

 

C'est exactement ce que prouve notre expérience. Les rôtis saisis, c'est-à-dire exposés à une plus forte température, ont perdu 22 % de leur poids.

Le rôti témoin, ainsi que celui badigeonné à la moutarde, ont aussi subi une perte, mais cette fois de 15 %. Cette perte est moindre, puisque les rôtis ont été exposés à une plus faible température au départ.

 

« Finalement, conclut Christina Blais, saisir une viande ne scelle pas les jus à l'intérieur. Par contre, ça lui donne bon goût! »

 


 

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