La
viande cachère
Les aliments cachers (prononcez
« cachères ») sont ceux qui répondent
aux normes strictes de l'alimentation juive. La viande est
parmi les produits cachers les plus connus. L'épicerie
a profité de l'arrivée de la Pâque juive
pour visiter l'usine de Levitts, à Lachine.
Avant de se retrouver dans une assiette, la viande cachère
a été supervisée, par un rabbin, à
chacune de ses étapes de transformation, et ce depuis
l'abattage. C'est là sa caractéristique principale.
Lorne
Brookman, vice-président à la commercialisation
pour Les aliments kasher Levitts, explique : « Il
y a des rabbins qui sont formés spécifiquement
pour ça. On les appelle "schochets". Le schochet
fait un post-mortem de l'animal. Il vérifie 18 points :
les reins, les poumons, le cur... Sur chaque centaine
d'animaux en moyenne, environ 35 % sont acceptés.
Les 65 % qui restent seront consommés par les
non-juifs ».
Une alimentation déterminée
par la religion
Chez les juifs, ce que l'on peut manger
ou pas est régi de façon très stricte
par la loi rabbinique. Par exemple, par ce verset :
« Vous ne mangerez non
plus de sang d'aucune façon ni d'oiseau, ni de
bétail, en quelque lieu que vous habitiez. »
- Lévitique 7; 26.
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Selon
Moshe Emergui, rabbin au Conseil de la communauté
juive de Montréal, l'industrie cachère de Montréal
suit l'une des normes les plus sévères en
alimentation juive : « En général,
on a 72 heures pour effectuer tout le processus :
salaison, déveinement de la bête, etc. Lorsque
les 72 heures sont passées, on ne peut plus rien
faire. Mais ici, à Montréal, on s'est donné
une norme plus stricte de 24 heures. La raison pour cela,
c'est qu'on fait partie d'une grande communauté dans
laquelle il y a beaucoup d'opinions. Alors nous, on prend
l'opinion la plus stricte pour aussi donner une chance aux
juifs ultra-orthodoxes de pouvoir manger cette viande-là ».
M. Brookman
entreprend un tour de son usine. « Ici,
précise-t-il, les employés enlèvent
les veines, les nerfs et les "mauvais gras". On
veut enlever le sang le plus vite possible. »
La
prochaine étape, c'est de saler la viande. « Encore
une fois, poursuit M. Brookman, c'est pour retirer
le sang le plus vite possible, faire dégorger la viande.
On laisse le sel sur la viande une heure, puis on la trempe
une demi-heure, puis on remet du sel une heure... Les
règles juives disent que le sel doit tomber "abondamment
comme de la pluie" sur la viande. »
La viande cachère est un peu plus foncée que
les autres. M. Emergui nous explique pourquoi :
« La force du sel fait qu'il y a une perte extraordinaire
de sang. Le sel fait noircir un petit peu la viande ».
Un
peu plus loin dans l'usine, M. Brookman nous parle d'un
des grands produits de son entreprise : « On
est fameux pour notre salami. C'est une recette qui date des
années 1940 et qui n'a pas changé depuis. Même
le gars qui fait les salamis est le même depuis 40 ans! »
La certification cachère
Le logo « MK »
est apposé sur un produit considéré
cacher selon la norme
« Kasher de Montréal ».
L'étoile pourvue d'un « k »
est la garantie d'une certification internationale,
qui permet entre autres de vendre le produit aux États-Unis.
M. Emergui nous parle de ces certifications :
« Il y a différentes supervisions
cachères. C'est la même chose, ce sont
les mêmes bases, ce sont les mêmes lois
pour chaque juif ».
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Attention! Ce n'est pas parce qu'un aliment est cacher qu'il
est nécessairement « santé »,
précise M. Emergui : « Non.
C'est parce que Dieu l'a dit. C'est tout. On ne se pose pas
de questions, nous, par rapport à ça ».
Ce
supermarché comprend une section cachère où
le superviseur qui place les produits s'assure qu'ils sont
bien cachers. M. Emergui explique : « Il
y a toute une variété de produits cachers :
l'huile, le thé, les marmelades, le vinaigre, même
du savon à vaisselle cacher. Car il y a certains produits
chimiques dans le savon à vaisselle ordinaire qui sont
à base de féculents, de farines, qui ne peuvent
pas toucher notre plat ».
Consommer
des produits cachers, pour les juifs pratiquants, c'est un
véritable mode de vie, nous dit M. Emergui :
« Le cacher, c'est cher. Mais c'est une question
d'habitude et de foi. Le judaïsme est basé sur
des repas. Les fêtes sont basées sur des repas.
Les pactes sont basés sur des repas. On a la galette,
la viande... Mais grâce à Dieu, je ne suis pas
gourmand! ».
Information complémentaire
La Pâque juive
Elle est célébrée
par les juifs le 14e jour de la première lune
de leur année religieuse, en mémoire de
leur sortie d'Égypte.
En 2003, la Pâque juive débute
le mercredi soir 16 avril et se termine le jeudi
soir 24 avril, ou de 15 Nissan 5763 au 22 Nissan
5763 dans le calendrier juif.
On écrit la Pâque
juive, comparativement à Pâques, la
fête chrétienne.
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