La
cuisine vietnamienne pour débutants
La cuisine exotique est à
la mode. Mais pour celui qui veut concocter un repas vietnamien
typique, il y a de quoi être perdu dans le dédale
d'une épicerie asiatique. Un petit cours s'impose...
Ça tombe bien, nous avons trouvé un chef pour
nous assister!
Trouver
ce qu'on cherche dans un marché asiatique n'est pas
une tâche facile pour David Marino, un jeune professionnel
de 24 ans. Ses collègues de travail lui ont lancé
un défi : concocter un souper vietnamien.
Pour
aider David à se retrouver, L'épicerie
a demandé au chef réputé Ha Nguyen, du
restaurant Souvenirs d'Indochine, de l'assister dans ses achats.
Après tout, la sauce nuoc nam, la citronnelle
et la galette de riz ne font pas encore partie ni du vocabulaire
ni du garde-manger de monsieur et madame Tout-le-monde.
« Pour
faire les rouleaux de printemps, quel genre de pâte
il me faut? » demande David. « Celle-ci
est correcte, mais ce n'est pas la meilleure, répond
M. Nguyen. Ce n'est pas celle que j'utilise. Moi,
je [regarde] l'épaisseur. Celle-ci est un peu trop
épaisse. Pour moi, cet autre paquet est l'idéal.
Pour six personnes, un paquet suffit amplement. Ça
va faire un rouleau assez long, mais tu le coupes en deux.
Quant aux grandes feuilles, tu oublies ça, ça
sort des monstres, pas des rouleaux! »
« J'ai
pris ça comme vermicelles », poursuit
David. « Non, ça ne marche pas, dit M.
Nguyen. Ce n'est pas vraiment du vermicelle, c'est de la pâte
de riz pour la soupe tonkinoise. Les vermicelles sont ronds.
Ce que tu as choisi est plus plat. Ça ne donne vraiment
pas la même chose. »
M. Nguyen partage avec nous une de ses découvertes :
« J'ai déjà vu des gens mettre dans
leurs rouleaux de printemps des lanières de mangues
mûres. C'est super bon! »
« De
la citronnelle, est-ce que j'en ai assez? » s'inquiète
David. « Pour six personnes, oui, répond
M. Nguyen. Mais je te suggère un nouveau produit
sur le marché. C'est de la citronnelle fraîche,
hachée, prête à servir, congelée.
Ça coûte environ 19 sous de plus, mais c'est
super bon. C'est encore vert. J'adore. Et tu sauves une heure
et demie de travail! »
Tous
les deux sont maintenant devant l'étalage du boucher.
« C'est quoi, ça? » demande
David. « Ce sont des queues de buf, s'exclame
en riant M. Nguyen. Tu peux les essayer, si tu veux
(rires). Il y a des oreilles, aussi... Mais je te dirais que
c'est des muscles plats, que ça te prend des morceaux
plats. Il faut les émincer contre-fibres.
Ça veut dire que tu coupes les fibres. Tu comptes 100 g
de viande par personne. »
Deux sauces à
l'honneur
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La cuisine vietnamienne utilise
deux sauces de base : la sauce hoisin, concoctée
à partir de fèves de soya fermentées,
et le nuoc nam, ou sauce de poisson, dont on se
sert pour assaisonner de nombreux plats. |
« Est-ce que ce serait mieux d'accompagner le
repas avec de la bière ou avec du vin? » demande
enfin David. « En principe, estime M. Nguyen,
la bière est excellente avec la bouffe vietnamienne. »
« Appelle-moi
pour me donner des nouvelles! », lance enfin
le chef à son jeune apprenti. « Je vais
te garder une portion », plaisante David. « Hum,
répond M. Nguyen en riant. D'accord, garde-moi
une portion. Tu sais, c'est très important pour nous,
on appelle ça la portion du cur. »
David
apporte toutes ces denrées dans la cuisine de son lieu
de travail. C'est là qu'il reçoit ses collègues,
qui sont épatés par sa cuisine : « C'est
vraiment délicieux, David! », lance
l'un d'eux. « Sérieusement, tu m'impressionnes! »,
s'exclame une autre de ses invités.
« On lève notre verre
de thé au jasmin à notre cuistot!
Et à vous qui avez pris le risque de
tester ma cuisine! »
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