Des
mélanges d'épices de Lakshmi
Safran, clou de girofle, anis
étoilé... ça sent tellement bon! Les
diverses épices offrent tout un monde de combinaisons.
Mais c'est là un véritable art... Nous avons
rencontré Lakshmi Sundaram, une femme qui vit à
Aylmer, près de Hull, pour qui les mélanges
d'épices sont une passion.
Il
faut dire que l'histoire familiale de Lakshmi la prédisposait
à s'intéresser aux épices exotiques.
Sa mère vient d'Angleterre, son père de l'Inde,
et son mari, québécois, a vécu longtemps
en Afrique. Ses mélanges d'épices étaient
si populaires auprès de ses amis qu'elle a décidé
de les commercialiser.
Biologiste de formation, sa passion lui a permis de mettre
de l'avant sa créativité : « J'ai
une formation scientifique et il n'y a pas beaucoup de créativité
là-dedans. Finalement, je l'ai trouvée à
travers mon travail, et je veux la partager ».
En
trois ans, Lakshmi a développé 11 mélanges
d'épices, présentés dans un livret, sous
le nom de Voilà Masala. « "Masala",
en indien, veut dire "mélange de mélange" »,
explique-t-elle.
La
jeune femme nous raconte comment est né son mélange
DeJura, un dérivé du Ras el Hanout, utilisé
en Afrique du Nord dans les tagines, les ragoûts et
les couscous. « C'est mon mari qui l'a développé.
Il a vécu au Cameroun et en Algérie quand il
était petit, et il faisait toujours des couscous pour
me séduire. Alors on a développé un mélange
d'épices à partir de celles qu'il utilisait.
Ça a été le plus difficile, parce que
c'est très personnel. Au Maroc, ils utilisent beaucoup
de cannelle, et moi je trouvais qu'il y en avait trop. Et
quand on la vendait, les gens sentaient juste la cannelle
dans le mélange. »
Pour
remplacer la cannelle, Lakshmi utilise la casse. « Ça
goûte la cannelle, mais moins. Je trouve que c'est mieux
avec les recettes non sucrées. »
« C'est important que ce soit de la bonne qualité,
poursuit Lakshmi. J'achète en gros, à
des gros fournisseurs de Montréal qui fournissent des
restaurants et magasins indiens. Alors je sais que ça
ne reste pas sur les tablettes pendant un an avant d'arriver
jusqu'à moi. Et on peut voir beaucoup la fraîcheur
par la couleur, aussi. Par exemple, pour le cumin et le fenouil,
plus c'est vert, plus c'est frais. »
Toutes
les épices utilisées dans ses mélanges
sont systématiquement rôties pour en améliorer
la saveur. « C'est toute une expérience,
rôtir des épices, dit-elle, l'il brillant.
Parce que c'est tellement beau, et il y a le bruit qui
change, et il y a l'odeur, alors c'est super cool.
Quand ça devient vraiment aromatique, je l'enlève.
Ça commence à éclater, aussi, comme du
pop-corn. »
Ensuite, vient le temps de confectionner
le mélange d'épices et de le moudre. Voici le
mélange que Lakshmi a essayé devant nous :
Mélange d'épices
de Lakshmi Sundaram
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- 2 cuillères à thé de coriandre
- 2 cuillères à thé de cumin
- 2 cuillères à thé de poivre
- 2 cuillères à thé de casse
- 1 cuillère à thé d'ail
- 1/2 cuillère à thé de
pelures
d'orange et de citron
- du piment fort, au goût
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Lakshmi
utilise un moulin spécial pour moudre ses épices.
Peut-on utiliser un moulin à café ordinaire
également? « Oui, estime-t-elle,
mais il faut en utiliser un différent de celui que
vous prenez pour le café, sinon votre café du
matin goûtera la coriandre ou le piment. Parfois, ça
ne nous tente pas! »
Pour
tester sa recette, Lakshmi fait goûter plusieurs variations
de son mélange à ses proches. Ils goûteront
ainsi aux différents mélanges d'épices,
soit dans un plat traditionnel, comme le couscous, soit dans
un plat de tous les jours, comme le macaroni au fromage, ou
encore dans une trempette.
« Souvent,
rigole Lakshmi, nous sommes 12 autour de la table,
et tout le monde a un commentaire, et ça n'en finit
plus. On boit trois ou quatre bouteilles de vin, et à
la fin de la soirée, on se dit que c'était vraiment
plaisant, alors que moi je ne sais toujours pas ce qu'ils
en pensent vraiment! (rires) »
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