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Marcher pour lutter contre la discrimination à La Tuque

Des tentes et des gens près du lac Saint-Louis à La Tuque.

Le reportage d'Etienne Rivard

Photo : Radio-Canada / Fanchon Aubry

Un nombre record de tours du lac Saint-Louis ont été effectués à La Tuque ces derniers jours pour le défi 100 tours sans discrimination. Depuis quatre ans, à l'occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, qui a lieu le 21 mars, le centre d’amitié autochtone local organise cette activité de sensibilisation qui gagne en popularité.

Des représentants de différentes entreprises latuquoises en ont profité pour faire une sortie d’équipe et prendre l’air. Des citoyens, des jeunes de différentes écoles ainsi que des enfants de centres de la petite enfance (CPE) ont également parcouru les quelque 700 mètres du sentier qui borde le lac situé au centre-ville de La Tuque.

C’est un total de 4022 tours qui auront été finalement complétés, soit 397 de plus que l’an dernier.

Tout le long du tracé, c’est l’occasion de partager avec les différents participants. La Tuque accueille depuis plusieurs années des citoyens de différentes nationalités et lors du départ de la marche, ils ont été célébrés, portant fièrement le drapeau de leur pays d’origine.

Résonance

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Résonance

Cette année, l’événement peut compter sur la présence de deux ambassadeurs : Réjean Petiquay, alias Punch, et Lucie Geneviève Petiquay. Les deux, des Atikamekw de Wemotaci, ont comme objectif de franchir la barre des 100 tours en solo. Un défi de taille accompli l’an dernier par M. Petiquay.

Deux personnes à côté de la pancarte de l'événement.

Les ambassadeurs de l’événement, Réjean Petiquay, alias « Punch », et Lucie Geneviève Petiquay

Photo : Radio-Canada / Guylain Côté

Son parcours de vie est assez impressionnant. L’homme de 57 ans a souvent fait face à de l’adversité. Il confie d’ailleurs à tous le chemin parcouru et les différentes épreuves auxquelles il a fait face. Pas question d’apprendre le tout en restant sur place, par contre. Pour entendre les paroles de cet homme, vous devez marcher à ses côtés. Et à sa vitesse. Son but de faire 150 tours au total ne se fera pas tout seul.

Sa générosité se fait ressentir rapidement. Il a d’ailleurs profité de notre présence pour offrir un cadeau à une dame originaire de Madagascar. L’homme avait un bâton de marche qui lui avait été offert en cadeau l’an dernier. Un bâton orné de plumes et aux couleurs représentant la roue de médecine, emblème des Premières Nations. Ce moment d’une grande tendresse a touché les personnes présentes sur place.

Un vieil homme remet un bâton de marche coloré à une dame.

Une dame reçoit le bâton de marche des mains de M. Petiquay, un moment riche en émotions.

Photo : Radio-Canada / Guylain Côté

Si la discrimination est encore présente dans plusieurs situations selon les dires de Lucie Geneviève Petiquay, elle tout de même constate une belle amélioration. Il y a 10 ans, elle était employée dans un bar. À l’époque, certains clients refusaient de se faire servir par cette Atikamekw de Wemotaci.

Maintenant, on peut se faire servir dans notre langue dans différents commerces. C’est bien de voir le chemin parcouru depuis les dernières années.

Une citation de Lucie Geneviève Petiquay

Elle réside maintenant dans la ville de La Tuque. Elle insiste beaucoup sur le fait que les gens des Premières Nations ont leur place dans la société et elle se fait un devoir d'ouvrir la voie à ceux et celles qui aimeraient suivre ses traces. Lors du moment passé avec elle, en discutant calmement, bien assis sur un des bancs sur le tour du lac, elle fait part de sa manière de voir la société actuelle. Elle prend le temps de bien expliquer que, selon elle, la fin de la discrimination raciale, ça part de chacun.

On a encore beaucoup de chemin à faire malheureusement. Ça prend le "moi" pour commencer.

Deux personnes discutent sur un banc.

Le temps s’arrête l’instant d’une discussion avec madame Petiquay.

Photo : Radio-Canada / Guylain Côté

Les participants, du plus petit au plus grand, ont profité de ces journées pour non seulement marcher et prendre l’air, mais également pour amorcer la discussion et s’ouvrir à la différence. Pour la directrice générale du Centre d’amitié autochtone de La Tuque, Laurianne Petiquay, c’est mission accomplie. Un pas pour la cause, c’est un pas pour la réconciliation, résume-t-elle.

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