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Quitter la communauté pour la ville : un événement de partage à La Tuque

Des personnes sur scène qui racontent leur parcours.

Les six « livres humains » étaient invités à partager leur parcours de vie.

Photo : Radio-Canada / Guylain Côté

Un climat de respect et d’écoute régnait mercredi soir au complexe culturel Félix-Leclerc. Des intervenants provenant de différentes communautés y avaient été invités à la demande du Centre d’amitié autochtone de La Tuque (CAALT). Le but était d’échanger sur les défis auxquels peut faire face un Autochtone qui prend la décision de quitter sa communauté et d’aller habiter en ville.

Sous le thème Ni Meskanam, qui signifie mon chemin en langue atikamekw, six livres vivants ont partagé leurs histoires auprès de la quarantaine de personnes qui étaient présentes.

Pas facile, autant d'aller vivre en ville que de retourner dans sa communauté, selon Lloyd Devon Chilton, un Atikamekw de 22 ans originaire de Wemotaci. Le regard des autres était lourd durant son adolescence. Portant les couleurs des Loups de La Tuque quand il jouait au hockey, il a vécu toutes sortes de formes de racisme. Il en parle ouvertement, sans toutefois nommer les insultes qu’il a entendues. Il ne veut pas y accorder trop d’importance. Par contre, il trouve nécessaire de partager sur ce sujet.

Il faut en parler parce que ces gens qui ont des propos racistes sont malades. Je crois qu’on peut les guérir en partageant notre histoire. J’en ai subi des commentaires et des gestes quand je jouais au hockey, mais je me suis fait une carapace.

Une citation de Lloyd Devon Chilton

Celui qui est père de quatre enfants démontre une belle résilience. Il confie ne pas en vouloir à personne. Il raconte prendre ce qu’il a vécu et l’ajouter à son sceau de partage. Il a profité de la soirée de mercredi pour faire place à de nouvelles anecdotes, bonnes ou mauvaises, qui serviront lors d’un autre moment de partage.

Une personne parle au micro.

Lloyd Devon Chilton a lancé la discussion lors de sa présentation.

Photo : Radio-Canada / Guylain Côté

Résonance

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Résonance

C’est sûr qu’une soirée comme celle-ci me fait du bien. Ça fait du bien de partager mon histoire. Les gens étaient intrigués, ils voulaient en savoir plus sur mon parcours personnel. C’était bizarre au début mais ça bien été, a-t-il déclaré. Lloyd était accompagné de sa sœur, qui faisait elle aussi partie de cette bibliothèque humaine.

L'exercice était une première pour Marilyne Chachai-Piché, la gestionnaire des services en accomplissement personnel pour autochtone au CAALT.

J’ai assisté, il y a quelques années, à une soirée du même genre à Trois-Rivières. J’avais envie que les citoyens de La Tuque puissent entendre ces histoires. Le sens d’une soirée comme celle-ci est d’autant plus important à notre époque, estime-t-elle.

Les invités ont tous fait face au stress d’habiter dans un nouvel environnement qui est très différent de ce qu’ils connaissaient dans leurs communautés.

Ce n'est pas facile pour eux. Lors de leur arrivée en ville, ils se sentent seuls, notre mission est de les accompagner. D’avoir des gens qui sont passés par ce processus avec nous aujourd’hui et de les entendre partager à ce sujet, c’est un moyen de travailler ensemble sur le processus de réconciliation, affirme Marilyne Chachai-Piché.

Valentin Mequish a quitté sa communauté d’Opitciwan (Obedjiwan) il y a quelques années. Il habite maintenant la Ville de La Tuque. Tout comme ses confrères, il est venu parler de son parcours de vie. Une route sinueuse.

Plusieurs personnes discutent à des tables dans une salle.

Les spectateurs ont pu vivre des moments de partage avec les invités.

Photo : Radio-Canada / Etienne Rivard

J’ai vécu toutes sortes d’épreuves qui m’ont aidé à devenir qui je suis aujourd’hui, confie-t-il.

L’incendie de l’automne dernier a laissé des traces. Sa famille et lui se sont retrouvés à la rue du jour au lendemain. Le CAALT a été d’une grande aide, trouvant un logis et des biens, dès le lendemain. 

C’est bien de savoir qu’on est aussi bien entouré. Ça aide à passer à travers les épreuves.

Une citation de Valentin Mequish

Ces six histoires étaient toutes bien différentes. Par contre, elle se rejoignait sur un même point : l’entraide. C’est ce qui ressortait des témoignages. Différentes générations, ayant vécu sensiblement les mêmes épreuves, ont reçu de l’aide à des moments importants de leur vie.

Une soirée comme celle-ci a fait du bien aux participants, mais également aux spectateurs questionnés. Est-ce que le concept pourrait être présenté ailleurs? En Mauricie? Au Québec? C’est certain que c’est une chose qui pourrait se faire, croit Marilyne Chachai-Piché.

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