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Préserver la langue un mot à la fois

Une femme devant un tipi.

Wanda Crépeau-Etapp vient souvent se recueillir sur le site du chalet Shabogamak du centre d'amitié de Senneterre.

Photo : Radio-Canada / Etienne Rivard

Savoir d’où on vient pour savoir où on va. Une expression que tous ont entendue maintes et maintes fois. Pour les Premières Nations, c’est le principal défi de la nouvelle génération. Il y a une sorte de ravin qui se pointe, un ravin qui menace la langue et les traditions autochtones. Pour Wanda Crépeau-Etapp, la solution est de créer un pont afin que le tout se rende de l’autre côté. Voici celle qui porte les mots de la nation aniciabe, voici NIN la porteuse.

L'an dernier, l’exposition NIN qui portait sur la culture et la langue du peuple anicinabe a été présentée dans les communautés de la nation. Cette année, Wanda Crépreau-Etapp qui a participé au projet poursuit sur sa lancée; elle travaille présentement sur une représentation théâtrale de l'exposition pour lui donner une deuxième vie.

Plusieurs objets signifiants de cette culture ont été exposés et le résultat de ce travail est une longue œuvre qui rassemble des petits bouts de tissu sur lesquels sont inscrits des souhaits en lien avec la langue. À la suite de plusieurs visites dans les communautés, la volonté de faire voyager les mots est devenue de plus en plus grande pour Wanda. Ramener les mots à la maison, c’est sa mission.

Une personne devant l'œuvre principale de l'exposition NIN.

Tous les souhaits recueillis lors de l'exposition NIN forme une grande œuvre.

Photo : Radio-Canada / Etienne Rivard

À notre époque, étant donné qu’il y a moins de locuteurs, préserver les différentes langues autochtones peut s’avérer être un défi de taille. Les aînés, qui portent en eux les connaissances et la sagesse, quittent de plus en plus notre monde. C’est pourquoi elle s’est donné pour mission de faire voyager l'anicinabemowin. Pour tous, mais également afin de continuer le travail que sa grand-mère avait commencé. Une dame qui partageait ses connaissances avec tout le monde qui l’entourait. Elle lui rend hommage dans la performance théâtrale de NIN la porteuse, un moment fort de sa présentation.

Résonance

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Résonance

Ma grand-mère est décédée l’an passé, ce deuil-là pour moi ç’a été une période qui m’a apporté beaucoup de tristesse. Parce que c’est toute une bibliothèque qui est partie. Et je me suis demandé comment je fais pour l’honorer aujourd’hui, et c’est d’être fière de qui je suis.

Un travail pour toute la communauté

Chaque génération est en mesure de participer afin de garder la langue vivante. C’est un peu de cette manière que Wanda explique sa vision de NIN la porteuse. La place des plus âgés est importante et celle des jeunes l’est tout autant. Pour les aînés, le partage des connaissances est la priorité, et il est minuit moins une pour accomplir ce travail, car plusieurs bibliothèques sont déjà parties pour l’autre monde tandis que les autres se font de plus en plus vieillissantes.

Deux personnes font de l'artisanat et une autre les regarde.

Le temps qu'elle passe avec les aînés est très cher à ses yeux.

Photo : Radio-Canada / Etienne Rivard

Pour ce qui est des plus jeunes, c'est la curiosité et le désir de faire partie de la solution pour la préservation de la langue qui représentent le défi actuel. Après sa tournée dans les différentes communautés anicinabek, le constat qu’elle a pu faire c’est que les jeunes sont plus motivés que jamais à découvrir leurs origines et leur culture. Au final, peut-être que la grande bibliothèque imaginée au début ne contiendra pas tous les livres qui étaient prévus, mais c’est en ajoutant de nouveaux ouvrages que la transmission des savoirs deviendra une tâche moins colossale et plus facile.

Les jeunes, je les aime tellement. Ils ont une grande force.

Dans chacune des communautés anicinabek qu’elle a visitées dans la dernière année, elle a invité les jeunes à écrire des souhaits sur des bouts de tissus, des objectifs qui sont en lien avec la langue. Si l'un d'entre eux veut en apprendre plus sur sa culture, un autre a écrit qu’il souhaite être capable de se présenter en anicinabemowin tandis qu’un autre espère pouvoir discuter avec sa kokom.

Une personne regarde vers un étendu d'eau.

Sa grand-mère est présente avec elle, plus particulièrement quand elle se recueille au bord de l'eau.

Photo : Radio-Canada / Etienne Rivard

Avec la pièce NIN la porteuse, l’objectif est de faire voyager la langue et de sensibiliser les gens, qu’ils soient autochtones ou allochtones sur l’enjeu des langues autochtones. Selon elle, si elle réussit à allumer la passion d’une seule personne, ce sera déjà un grand pas dans la bonne direction.

Ce n’est pas l’effort d’une seule personne qui va faire survivre l’anicinabemowin . En gardant les souvenirs de sa kokom en tête, elle se fait un devoir de rester fière de la personne qu’elle est et c’est ce qu’on retient d’une rencontre avec Wanda Crépeau-Etapp.

Apprendre à vivre avec tout un bagage culturel et vouloir le partager avec tout le monde. Vouloir ajouter des connaissances, en apprendre plus sur d’où on vient, ajouter des livres dans sa bibliothèque, et vouloir la partager.

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