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La RCR à l’école a sauvé une vie à La Concorde de Senneterre

Annabelle St-Pierre est assise dans un local du Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue à Val-d'Or.

Annabelle St-Pierre avait 16 ans au moment des événements. Elle est aujourd’hui étudiante au Cégep de Val-d’Or.

Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry

Victime d’un arrêt cardiaque en plein cours d’éducation physique à Senneterre, Annabelle St-Pierre salue non seulement l’intervention rapide et efficace de ses sauveteurs mais aussi les cours de secourisme offerts dans son école.

Chanceuse dans sa malchance, c’est entre les mains de l’enseignant David Leblond que cette élève s’est retrouvée lors des événements de novembre 2022.

M. Leblond, qui forme ses élèves de 3e secondaire aux techniques de réanimation cardiorespiratoire (RCR) depuis près de 20 ans, a pu agir rapidement pour ramener Annabelle à la vie.

Elle a perdu connaissance après avoir reçu un coup à la tête et avoir chuté au sol, raconte-t-il. J’ai pu intervenir avec l’aide de membres du personnel. J’ai utilisé le défibrillateur cardiaque à deux reprises et on a eu la chance de la ramener. C’est un bel accomplissement et un beau travail d’équipe.

J’aime dire que c’est la troisième chose la plus importante que j’ai faite dans ma vie. J’ai eu ma femme, mes enfants, et [j'ai] sauvé la vie de quelqu’un. Ça n’a pas de prix de savoir qu’elle est encore là pour sa famille et qu’elle peut s’épanouir.

Une citation de David Leblond, enseignant au Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue

Elle-même fille de deux ambulanciers paramédicaux, Annabelle garde un lien précieux non seulement avec David Leblond mais aussi avec les membres du personnel Cheryl Chalifoux et Joanie Fillion, qui l’ont aidée ce jour-là.

C’est quand même bizarre que ça soit sur moi qu’il ait fallu utiliser les techniques que David [enseigne] dans ses cours, où mon père est souvent là pour l’aider, précise l’adolescente, qui avait 16 ans au moment des faits.

Un homme et une femme sont assis derrière une table.

Serge St-Pierre et Karine Ricard, les parents d’Annabelle.

Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry

Annabelle St-Pierre ne garde aucun souvenir de l’intervention qui lui a sauvé la vie.

Je ne pensais jamais que ça allait m’arriver à moi, mais j’étais au bon endroit avec les bonnes personnes. Quand je les revois aujourd’hui, j’essaie de les remercier comme je peux. Mais il n’y pas de mots pour décrire la situation, ajoute Annabelle St-Pierre.

Apprendre les manœuvres

Éternellement reconnaissants de l’exploit réalisé par David Leblond pour sauver leur fille, Serge St-Pierre et Karine Ricard sont bien placés pour comprendre l’importance de la formation en secourisme dispensée à l’école La Concorde.

Tout s’est déroulé comme une belle valse, dit M. St-Pierre de façon imagée. Annabelle s’est retrouvée avec des personnes qui savaient réagir grâce à leur formation, sinon elle n’en serait pas sortie vivante. Ça fait plusieurs années que je souhaite que le ministère statue pour la formation RCR dans les écoles. Quand David m’a approché avec son projet, je lui ai dit que ça serait la plus belle chose à faire pour les élèves et leurs parents.

Bien souvent, ça arrive dans la population et personne ne réagit. Avec les cours, les jeunes seront capables de réagir. Même si ce n’est pas parfait, ça peut nous permettre de sauver plus de gens. Grâce à ces cours, des héros, on en a partout en ville.

Une citation de Serge St-Pierre, ambulancier paramédical et père d'Annabelle
Un homme met sa main sur un mannequin humain déposé par terre.

Avec la participation de la Fondation ACT, l’école La Concorde a pu se doter de mannequins et de défibrillateurs de formation.

Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry

C’est avec cette vision que David Leblond a monté son programme avec l’appui de la Fondation ACT.

On m’avait proposé de devenir formateur en secourisme lors d’un congrès d’enseignants et ça m’avait toujours intéressé depuis que j’étais jeune, parce que j’avais perdu des gens autour de moi [qui avaient] des problèmes cardiaques, raconte-t-il.

L’école La Concorde dispose maintenant de mannequins et de défibrillateurs de formation qui permettent d’enseigner les techniques lors des cours.

Je voulais que ma ville soit plus sécuritaire. Les statistiques démontrent qu’une personne sur deux va arriver dans la vie face à une situation de RCR. Je dis aux jeunes : "Si ce n’est pas à ton meilleur ami, c’est l’autre à côté." Dans 75 % des cas, ça survient en contexte familial. Ça donne un sens à tout ça. Disons qu’avec ce qui s’est passé à l’école, je n’ai plus besoin de parler de l’importance de ces cours aux élèves. On a sauvé quelqu’un dans leur école : ça aurait pu être eux, dit-il.

Les ambulanciers de Senneterre participent aux formations dispensées par David Leblond à l'école La Concorde.

Les ambulanciers de Senneterre participent aux formations offertes par David Leblond à l'école La Concorde.

Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry

Aujourd’hui étudiante au cégep à Val-d’Or, Annabelle St-Pierre essaie de vivre sa vie normalement, malgré l’implantation d’un défibrillateur sous-cutané et la prise de médicaments pour son arythmie.

Mon mental va bien et c’est sûr que j’essaie d’éviter les sports où il pourrait y avoir des contacts. Je suis bien ouverte à en parler, mais j’essaie aussi de tourner la page, autant pour moi que pour les autres. Je ne veux pas être juste la fille qui était morte à cause de son arythmie. Mais c’est sûr qu’aujourd’hui, je recommande à tout le monde de suivre ses cours de RCR. Tu ne sais jamais à qui ça va arriver.

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