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Les États-Unis bloquent l’adhésion pleine et entière des Palestiniens à l’ONU

Un homme lève la main droite pendant une réunion.

Le représentant des États-Unis a opposé son veto à l'adhésion du peuple palestinien comme membre à part entière de l'ONU. En 1976, les États-Unis s'étaient opposés à l'adhésion du Vietnam.

Photo : afp via getty images / ANGELA WEISS

Agence France-Presse

Les États-Unis ont mis fin à l'infime espoir d'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU, opposant sans surprise leur veto au Conseil de sécurité à une revendication fustigée par leur allié israélien, en pleine guerre à Gaza.

Depuis plusieurs semaines, les Palestiniens, qui ont depuis 2012 le statut inférieur d'État non membre observateur, ainsi que les pays arabes imploraient le Conseil d'accepter qu'un État palestinien déjà reconnu par la majorité des capitales prenne sa place légitime au sein des Nations unies.

Accorder à la Palestine une adhésion pleine et entière aux Nations unies allégerait une partie de l'injustice historique subie par des générations de Palestiniens, a plaidé jeudi devant le Conseil Ziad Abu-Amr, haut responsable de l'Autorité palestinienne.

Les États-Unis, qui ont tout fait pour retarder le vote, n'ont pas hésité à recourir à leur droit de veto qu'ils utilisent régulièrement pour protéger leur allié israélien.

Le projet de résolution présentée par l'Algérie, qui recommande à l'Assemblée générale que l'État de Palestine soit admis comme membre des Nations unies, a recueilli 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions (Royaume-Uni et Suisse).

Proche-Orient, l’éternel conflit

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Un panache de fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Gaza, le samedi 7 octobre 2023.

Un échec à agir serait une erreur grave et impardonnable. Ne pas se réveiller aujourd'hui serait permettre la poursuite de l'injustice et de l'impunité, une honte éternelle, a lancé juste avant le vote l'ambassadeur algérien Amar Bendjama.

Ziad Abu-Amr se lève de son siège.

Ziad Abu-Amr, membre de la délégation palestinienne, quitte la salle après que les États-Unis ont voté contre l'adhésion pleine et entière de la Palestine à l'ONU, le 18 avril 2024.

Photo : Reuters / Eduardo Munoz

L'admission d'un État à l'ONU doit recevoir une recommandation positive du Conseil (au moins 9 voix sur 15 en faveur, sans veto d'un membre permanent), puis être approuvée par l'Assemblée générale, à la majorité des deux tiers.

Les États-Unis estiment que l'ONU n'est pas le lieu pour la reconnaissance d'un État palestinien, qui devrait selon eux être issu d'un accord entre Israël et les Palestiniens. Ils soulignent aussi que la législation américaine leur imposerait de couper leur financement à l'ONU en cas d'une adhésion palestinienne en dehors d'un tel accord bilatéral.

Le dernier veto à l'adhésion d'un État à l'ONU date de 1976, quand les Américains avaient bloqué l'entrée du Vietnam.

Action immorale, selon Israël

Les Israéliens dénonçaient également avec virulence l'initiative palestinienne, fustigeant le simple fait que le Conseil examine la requête palestinienne que leur ambassadeur à l'ONU Gilad Erdan a jugé immorale.

Un État pacifique, quelle blague! a-t-il lancé, en référence à la Charte de l'ONU qui stipule qu'une des conditions d'adhésion est d'être un État pacifique.

Le gouvernement israélien s'oppose à la solution à deux États, défendue par une grande majorité de la communauté internationale, dont les États-Unis.

Et la majorité des 193 États membres de l'ONU (137 selon le décompte de l'Autorité palestinienne) reconnaissent de manière unilatérale un État palestinien.

Au bord du précipice

Dans ce contexte, le secrétaire général de l'ONU a peint devant le Conseil de sécurité un tableau effrayant de la situation au Moyen-Orient.

Le Moyen-Orient est au bord du précipice. Les derniers jours ont vu une escalade dangereuse, par les mots et les actions, a déclaré Antonio Guterres.

Une erreur de calcul, une mauvaise communication, une méprise, pourrait conduire à l'impensable, un conflit régional généralisé qui serait dévastateur pour tous ceux concernés, et pour le reste du monde, a lancé le secrétaire général, répétant sa condamnation notamment de l'attaque sans précédent de l'Iran contre Israël le week-end dernier.

Il est grand temps de mettre un terme au cycle sanglant de représailles, a-t-il plaidé, appelant à éloigner la région du précipice.

En commençant par Gazasix mois et demi d'opérations militaires israéliennes ont créé un enfer humanitaire, a-t-il déploré, décrivant deux millions de Palestiniens endurant la mort, la destruction, le déni d'aide humanitaire vitale.

La guerre a été déclenchée par l'attaque menée le 7 octobre contre Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, qui a entraîné la mort de 1170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Les opérations israéliennes en représailles dans la bande de Gaza ont fait 33 970 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

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