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Le roi de la remorqueuse à Toronto avait une cible dans le dos depuis des années

Alexander Vinogradsky.

Alexander Vinogradsky était le propriétaire de Paramount Towing, une entreprise de remorqueuses dans la grande région de Toronto.

Photo : Service de police de Toronto

Radio-Canada

Alexander Vinogradsky a été abattu le 28 mars près de l'avenue Finch Ouest et de la rue Dufferin, à North York. Il avait une cible dans le dos depuis des années, montrent des documents judiciaires obtenus par CBC.

À ce jour, la police n'a nommé aucun suspect et n'a procédé à aucune arrestation pour le meurtre d’Alexander Vinogradsky.

Contacté par CBC la semaine dernière, un membre de sa famille a déclaré qu'il n'avait rien à ajouter pour le moment.

Le roi de la remorqueuse

Le 22 février 2024, cinq semaines avant sa mort, il a publié une photo d'une voiture endommagée sur Facebook avec comme description : Un autre jour au travail et le numéro de téléphone de son entreprise.

Alexander Vinogradsky était le propriétaire de Paramount Towing, l'une des quatre entreprises prétendument impliquées dans une guerre de territoire meurtrière qui a donné lieu à une enquête de la Police régionale de York, appelée Project Platinum, lancée en février dernier.

L’opération avait donné lieu à 19 arrestations, y compris la sienne, et à une série d'accusations de meurtre, de méfait, d'extorsion et de fraude dans l'industrie du remorquage.

Les compagnies de remorquage fraudaient les assureurs lors d'accidents, en plus de mettre en scène des collisions pour gonfler leurs profits.

Des documents judiciaires qui n'ont pas été publiés précédemment indiquent que les enquêteurs disposaient d'informations selon lesquelles Alexander Vinogradsky avait ordonné d’abattre au moins deux rivaux en 2018. Il est à noter qu'aucune accusation pour tentative de meurtre n'a été portée contre lui.

L’un d’eux, Sergei Manukian, a survécu, mais l’autre, Soheil Rafipour a été abattu le 24 décembre.

Alexander Vinogradky pourrait s’en être pris à plus fort que lui, montrent les documents judiciaires.

Les deux cibles des fusillades étaient des associés du Torontois Girolamo Commisso, le neveu de Cosimo Commisso, une figure importante de la mafia dans la région du Grand Toronto, révèlent-ils.

La situation s'envenime

Sergei Manukian et Soheil Rafipour avaient l'ambition de créer une entreprise de remorquage concurrente dans la région du Grand Toronto.

Selon les enquêteurs, leur but était d'attirer davantage de clients à la clinique de physiothérapie de Sergei Manukian en y envoyant les personnes se trouvant dans les voitures accidentées qu'ils allaient remorquer, a indiqué un juge.

Le 31 octobre 2018, Sergei Manukian et un ami, Jonathan Salazar-Blanco, étaient assis devant la clinique lorsque deux hommes à bord d'une berline grise se sont approchés et ont tiré 21 balles sur eux.

Sergei Manukian a poursuivi l'un des agresseurs et a réussi à le maîtriser. Une vidéo présentée au tribunal le montre frappant à plusieurs reprises contre un homme au sol. Il a été reconnu coupable d'agression et a reçu une absolution inconditionnelle pour cet incident.

Complot au Costa Rica

Le lendemain de la fusillade, Jonathan Salazar-Blanco a annoncé à la police qu'il s'était envolé au Costa Rica, son pays natal, parce qu'il craignait pour sa vie. Il leur a dit qu'il avait acheté un billet de dernière minute avec l'argent d'amis, dont Girolamo Commisso et son associé Alex Yizhak.

Ils venaient d'apprendre qu’Alexander Vinogradsky se trouvait peut-être lui aussi au Costa Rica ou s'y rendait.

Girolamo Commisso, Alex Yizhak et Jonathan Salazar-Blanco ont alors commencé à prendre des dispositions qui ont conduit la police à les accuser d'avoir comploté le meurtre d’Alexander Vinogradsky.

Peu après avoir atterri à Liberia, au Costa Rica, Jonathan Salazar-Blanco a envoyé un message à Girolamo Commisso au sujet de ce qui semblait être un plan d'acquisition d'une arme à feu.

Dans des messages envoyés de l’aéroport, Jonathan Salazar-Blanco indique : Je suis ici et je ne partirai pas [...] Je le ferai à mains nues s'il le faut.

Je l'ai. S'il passe par ici, il est à moi, peut-on lire dans un message envoyé une heure plus tard. Espérons que tu auras le vol exact, a répondu Girolamo Commisso.

Quelques heures plus tard, Jonathan Salazar-Blanco a envoyé une photo de sa main tenant un revolver chargé. C'est parti, a-t-il écrit.

Jonathan Salazar-Blanco n'a toutefois jamais retrouvé Alexander Vinogradsky au Costa Rica.

Selon d'autres échanges de messages textes déposés au tribunal, les deux hommes semblent avoir appris qu’il se trouvait en fait à Miami.

Les trois hommes ont été acquittés en 2022.

Bien qu'il n'y ait pas de doute raisonnable quant à l'existence d'un complot visant à retrouver et à tuer M. Vinogradsky, il n'est pas certain que Jonathan Salazar-Blanco avait vraiment l'intention d'y participer, a déclaré un juge. Il se peut qu'il ait bluffé, a-t-il indiqué.

Girolamo Commisso et Alex Yizhak ont été acquittés après que la Couronne a annoncé que son dossier ne pouvait pas avancer sans son témoin clé, Jonathan Salazar-Blanco. Il avait été personnellement cité à comparaître, mais il était peu probable qu'il se présente pour témoigner, a déclaré un procureur.

Contacté en début de semaine, Jonathan Salazar-Blanco n'a pas répondu à une demande de commentaire envoyée par son ancien avocat et M. Commisso a déclaré qu'il n'avait aucun commentaire à faire.

Fusillade au volant en 2019

Alexander Vinogradsky a aussi été la cible de tirs en 2019, selon les documents obtenus par CBC.

Alors qu’il était garé devant son ancienne résidence, un véhicule est passé devant lui et un homme, assis sur le siège passager, a commencé à lui tirer dessus avec une arme de poing.

Une balle l'a atteint sous l'aisselle gauche, mais il n'a pas eu de blessure grave, indiquent les documents.

Dans la déclaration faite à la police après l'incident, Alexander Vinogradsky indiquait qu'il se sentait comme un homme mort pour qui une somme serait offerte à celui qui le tuerait. Il n'a toutefois pas voulu dire qui, selon lui, était responsable, indiquant aux agents qu’il devait garder sa réputation.

En juin 2020, plusieurs voitures et camions ont également été incendiés devant l'une de ses entreprises.

La violence persiste dans le secteur du remorquage

La semaine précédente, A Action Towing and Recovery, une société basée à Burlington, a déclaré que trois de ses camions avaient été incendiés pendant la nuit.

Ces incidents font suite à une série d'incendies criminels de dépanneuses dans la région du Grand Toronto l'été et l'automne derniers.

Doug Murray, le propriétaire de l’entreprise, souligne qu’il y a eu une baisse marquée des incidents violents dans certaines régions, mais que dans d'autres, la violence persiste.

Tant qu’il y aura de la compétition pour le marché, il y aura de la colère, affirme-t-il.

Avec les informations de CBC

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