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Itinérance : la situation s’aggrave à Moncton, les sans-abris chroniques en hausse

Un sans-abris dort couché contre un bâtiment près d'un panier d'épicerie rempli d'effets personnels.

À Moncton, le nombre de sans-abri a augmenté de 37 % en un an. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Le nombre de personnes sans-abris de manière chronique à Moncton ne cesse d'augmenter selon de nouvelles données du Human Development Council.

En mars, l’organisme en dénombrait 310, une hausse de 37 % en un an.

Pour Marc Belliveau, directeur des communications de Harvest House, un organisme qui vient en aide aux personnes itinérantes dans le Grand Moncton, ces chiffres, bien qu'inquiétants, sont loin d'être surprenants.

Un tableau sur le nombre de personnes sans-abris de manière chronique à Moncton par mois au cours de la dernière année.

Le nombre de personnes sans-abris de manière chronique n'a pas cesser d'augmenter à Moncton.

Photo : Radio-Canada

La raison à ces augmentations constantes est simple, selon lui : les loyers sont trop chers dans la ville. On voit les chiffres, parce qu'on voit des gens qui ont des logements, qu'ils perdent parce qu'ils ont pas d'argent pour le garder, donc ils rentrent dans les centres d'hébergement, sur le chemin.

Si le nombre de personnes à la rue de manière chronique augmente rapidement, peu d'entre elles trouvent une porte de sortie.

Dans la municipalité du sud-est du Nouveau-Brunswick, les efforts pour loger ces personnes produisent de maigres résultats qui ne parviennent même pas à stabiliser le nombre de personnes sans-abris de manière chronique.

Un tableau sur le nombre de personnes sans-abris de manière chronique logés par mois.

Le nombre de personnes sans-abris de manière chronique logés par mois à Moncton a varié entre 4 et 12 au cours de la dernière année.

Photo : Radio-Canada

En mars, seules huit personnes sans-abris de manière chronique à Moncton ont pu trouver un logement. Un chiffre qui correspond à peu près à la moyenne mensuelle au cours de la dernière année.

Créer du logement abordable pour répondre à la crise

Comme la cause du problème, la solution est simple pour Marc Belliveau : il faut créer davantage de logements abordables.

Tu vois beaucoup de monde ici qui fait de la nouvelle construction, mais c’est pas abordable. Pour nous autres, il faudrait que ce soit 700, 800, 900 dollars par mois. On peut pas trouver ça, explique-t-il.

Marc Belliveau.

Marc Belliveau, directeur des communications de Harvest House et co-président du Comité directeur des sans-abri du Grand Moncton

Photo : Radio-Canada / Frédéric Cammarano

Pour rendre certains logements plus abordables, Marc Belliveau dit se tourner vers les gouvernements provincial et fédéral.

Ça vient pas vite assez pour qu’on puisse les sortir du système quand ils sont dedans. Le plus longtemps qu’ils restent dans les centres d'hébergement ou sur le chemin, le plus difficile que c’est pour les placer, dit-il.

Des logements à 200 dollars par mois

L’organisme Marée Montante coordonne différents projets de construction de logements pour sans-abris à Moncton, qu’il gère et loue ensuite à 200 dollars par mois, ce qui comprend l'électricité, le chauffage et internet.

Le loyer représente 30 % du revenu du locataire, ce qui pour une personne qui dépend de l’aide sociale représente environ 200 dollars par mois.

En environ trois ans, l’organisme a pu construire 93 unités d’habitation et espère qu’à l’automne, elle en aura fait 153. Les projets sont financés principalement par les gouvernements provincial et fédéral.

Un bâtiment en construction.

Marée Montante fait construire ce bâtiment de huit logements pour les sans-abris sur la rue Norwood, à Moncton.

Photo : Radio-Canada

Depuis sa création, Marée Montante a développé une méthode pour construire encore plus vite, ce qui comprend un partenariat pour la plupart des projets avec la même compagnie de construction, AMICO Construction, et la création d’un plan d’un immeuble de huit logements.

On a fait un dessin de huit unités qu’on est train de répliquer à différents endroits où est-ce qu’on trouve du terrain dans la ville et où est-ce que ce bâtiment-là peut être mis avec le zonage, etc , explique le directeur général de l’organisme, George Cormier.

La seule chose qu’il pourrait lui manquer dans un avenir relativement rapproché, c’est de l'argent.

George Cormier.

George Cormier, le directeur général de Marée Montante

Photo : Radio-Canada / Frédéric Cammarano

Tant que le gouvernement va nous supporter, on va continuer de construire. Donc, s'il faut se rendre à 400 unités éventuellement, on se rendra à 400 unités, mais ça prend des fonds en capital pour se rendre là , explique-t-il.

George Cormier espère qu’une partie des fonds pour le logement, compris dans le budget fédéral présenté la semaine dernière, ira à son organisme.

D’autre part, il n’a pas été possible d’organiser d’entrevue avec la ministre du Développement social Jill Green, qui est aussi ministre responsable de la Société de l’inclusion économique et sociale et ministre responsable de la Société d’habitation du Nouveau-Brunswick.

Le gouvernement continue de travailler en étroite collaboration avec ses partenaires dans toute la province pour s'assurer que tous les gens du Nouveau-Brunswick ont accès à des espaces sécuritaires et à des services qui répondent à leurs besoins, indique par courriel sa gestionnaire des communications, Kate Wright, tout en rappelant des initiatives de la stratégie de logement présentée l'année dernière.

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