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RPA : des augmentations jugées abusives par certains résidents

Une enseigne indique qu'il s'agit d'une résidence pour personnes retraitées.

La Villa Domaine St-Grégoire est située à Bécancour.

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé

Il n’y a pas que les loyers qui ont explosé dans la région : dans les résidences pour personnes âgées (RPA), les résidents doivent eux aussi faire face à des augmentations. Ceux qui vivent à la Villa Domaine St-Grégoire jugent que pour leur part, ils se font imposer une hausse abusive.

Les loyers à cette résidence de Bécancour augmenteront d'un peu plus de 4 %, tel que recommandé par le Tribunal administratif du logement. Ce sont plutôt les soins prodigués aux résidents – par exemple les changements de culotte d'incontinence, l’aide pour se laver ou pour s’habiller ou encore la prise de médicaments – qui feront grimper leur facture d’environ 217 $ par mois, ce que certains estiment abusif.

Dans le cas des 134 personnes qui ont renouvelé leur bail en date d’aujourd’hui, la moyenne d’augmentation du loyer est de 1,71 $ par jour. Pour les soins et services, il s’agit toutefois d’une hausse de 5,41 $ par jour. Certains devront par ailleurs débourser un peu plus d'argent s’ils requièrent plus de services et d’autres moins s'ils sont plus autonomes.

L'entrée d'une résidence pour personnes âgées.

Le reportage d'Amélie Simard-Blouin

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé

En 2023, les résidents payaient en moyenne 1908,56 $ à la fois pour le loyer mensuel et pour les services. Ce montant passera à 2125,80 $ par mois, indique le vice-président aux opérations d’Excelsoins, Yves Desjardins.

Il ajoute que plusieurs phénomènes sont à la source de cette augmentation du coût mensuel. D’abord, les résidents sont de moins en moins autonomes et nécessitent plus de services. Ensuite, le prix unitaire de ces services a été mis à niveau, car les salaires des employés sont désormais plus élevés, en plus des équipements et des fournitures qui coûtent plus cher.

Ce qu'on observe, pour nous, ce n'est pas abusif. Si notre taux était très très élevé, si on était très chers, il n'y aurait personne qui viendrait chez nous. Donc, on n'a pas intérêt à mettre ça trop cher. On doit mettre ça de façon compétitive à ce qui se passe dans le marché dans cette région, répond M. Desjardins.

Même si les services sont facturés par la direction de la résidence, rien n’empêche les résidents de retenir les services d’une ressource externe. Les résidents sont libres de les acheter dans une ressource privée, de faire affaire avec la résidence ou de demander au CLSC à ce moment-là, fait valoir le porte-parole de la table des résidences privées pour aînés de la Mauricie, Richard Maziade.

Phénomène répandu

Le Centre d’assistance et d'accompagnement des plaintes Mauricie–Centre-du-Québec (CAAP) a reçu bon nombre de plaintes. Le phénomène est loin d’être unique à la Villa Domaine St-Grégoire, ajoute sa directrice générale : on l'observe en effet dans l’ensemble de la région. Ces hausses-là sont souvent très importantes. On a vu du 40 %, 50 %, 100 %, et on a même vu un cas à 280 %! Ça commence à faire beaucoup et les gens ne sont pas en mesure d’assumer cette augmentation-là, indique la directrice générale du CAAP Mauricie-Centre-du-Québec, Janik Ouimet.

Cette montée des prix peut aussi s’expliquer par l’achat de services à la carte, souligne Richard Maziade. Si un résident demande à recevoir une heure de soins par jour, ce qu’il n’avait pas auparavant, la facture pourrait augmenter d’environ 1000 $ par mois pour un taux horaire de 34 $ l’heure. Donc, si on a quelqu'un qui a un loyer de 2000 $ de base et qu’il a une heure de soins par jour, il devrait avoir un loyer d’environ 3000 $ par mois, mais là, ce n'est pas une hausse de 1000 $, c'est une heure de soins additionnels pour une personne qui a perdu de l'autonomie, explique M. Maziade.

Le CLSC pourrait aussi soutenir financièrement certaines personnes qui ne seront pas en mesure de payer ces frais plus élevés. À la Villa Domaine St-Grégoire, Yves Desjardins explique qu’il suffit de demander une rencontre avec le gestionnaire pour être redirigé vers le programme de soutien.

L’Association des comités de résidents officielle du Québec (ACROQ), qui œuvre auprès des aînés qui habitent en RPA, témoigne quant à elle qu’une personne aînée doit débourser plus de 100 000 $ par année pour vivre dans une RPA parce que son état de santé requiert de trois à quatre heures de soins par jour.

Il ne s’agit pas d’un cas isolé, selon l’ACROQ.

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