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ChroniqueItinérance : une formation pour outiller les commerçants du centre-ville

Des personnes assises dans un local qui regardent un policier.

Les commerçants ont notamment reçu des conseils d'un policier pour savoir quoi faire en cas de situations à caractère illégal.

Photo : Radio-Canada / Perrine Bullant

Une vingtaine de travailleurs et commerçants du centre-ville de Trois-Rivières ont participé mercredi à une formation portant sur l’itinérance. Piloté par la Société de développement commercial (SDC) du centre-ville et par l’organisme Point de rue, l’atelier vise à outiller les citoyens pour mieux cohabiter avec les itinérants qui vivent au centre-ville.

La formation arrive à point nommé pour Éric Fortin. Le propriétaire d’immeubles commerciaux et résidentiels au centre-ville admet être parfois à court de ressources lorsqu’il doit intervenir auprès des personnes en situation d’itinérance.

Avec le premier [squatteur] je suis gentil, avec le deuxième aussi, mais quand ça fait le dixième que je dois venir déloger à minuit, évidemment, je deviens un peu plus acerbe et mes beaux vœux s’effritent, concède le Trifluvien. C’est possible que le dixième que je rencontre hérite d’une moins grande politesse, conclut-il.

La peur a remplacé l’agacement chez une commerçante, installée sur la rue des Forges, à la suite d’un échange virulent avec une personne dans un état second installé devant sa vitrine.

Il m’a dit qu’il allait m’éventrer et détruire mon commerce.

Une commerçante de la rue des Forges

L’entrepreneure raconte, encore ébranlée, que la personne a réapparu le lendemain devant son commerce, et l’a menacée à nouveau. Pour autant, la Trifluvienne a choisi de ne pas porter plainte, par peur des représailles.

C’est une situation inacceptable, martèle Geneviève Charest aux commerçants.

La coordonnatrice à Point de rue ajoute : On vous demande d’être tolérant, avec ce qui est tolérable.

La violence et les menaces, c’est intolérable, peu importe si c’est une personne en situation de rue, avec des problèmes de santé mentale.

Une citation de Geneviève Charest, travailleuse de rue à l’organisme Point de rue

L’animatrice de la formation rappelle que les travailleurs de rue sont là pour épauler les travailleurs et les commerçants, mais lorsqu’il y a un danger, ce n’est plus leur travail d’intervenir.

Signaler l’intolérable auprès de la Police

On n’était pas au courant de la situation décrite par la dame, admet Tommy Gosselin. Dans ce genre de cas, le policier n’a qu’un seul conseil : signer une déposition.

C’est la raison pour laquelle il intervient au cours de cette formation. On explique aux commerçants comment porter plainte, ce qui arrive lorsqu’on arrête quelqu’un, la procédure qui suit devant le juge, indique-t-il

Selon lui, le système judiciaire peut avoir un effet bénéfique dans le parcours d’une personne itinérante.

Des fois, la judiciarisation d’une personne nous donne un levier pour l’aider à aller en thérapie, à faire une évaluation de sa santé mentale et, dans certains cas, placer la personne dans un établissement spécialisé. On arrête les gens pour leur venir en aide.

Une citation de Tommy Gosselin, policier à Trois-Rivières

Depuis le début de sa carrière, M. Gosselin a fait de l’itinérance son cheval de bataille pour venir en aide aux personnes marginalisées. Depuis des années, il collabore avec les travailleurs de rue de plusieurs organismes et parvient à nouer un lien avec les itinérants pour faciliter les interventions.

Son expertise a convaincu la Police de Trois-Rivières de mettre sur pied un programme d’intervention. Trois ressources sont désormais assignées aux sorties avec des travailleurs de rue. Elles sont chargées de tenir à jour des fiches personnalisées et assurer un suivi auprès de chaque personne en situation de rue.

C’est la raison pour laquelle le policier rappelle aux commerçants l’importance d’informer la Police de toute situation problématique qui survient au centre-ville.

Aubert Forest et Geneviève Charest assis sur des chaises.

Les travailleurs de rue Aubert Forest et Geneviève Charest ont partagé des conseils pour que les commerçants soient plus aptes à savoir quoi faire en cas d'enjeu de cohabitation avec les itinérants.

Photo : Radio-Canada / Perrine Bullant

À la suite de la fermeture de la halte-douceur, les artères du centre-ville sont davantage fréquentées par les personnes sans domicile. Dans ce contexte, le travailleur de rue Aubert Forest rappelle que la communication reste la clé pour assurer une cohabitation harmonieuse.

C’est notre responsabilité commune d’ouvrir le dialogue, de dire bonjour, de mettre nos limites aussi, d’expliquer que l’on va devoir appeler la police si la personne continue de crier devant notre commerce, cite-t-il en exemple.

Je comprends mieux ma responsabilité civile face à cette crise-là, constate la commerçante qui s’est fait menacer devant sa boutique. À la suite de la formation, elle confie avec soulagement se sentir mieux outillée. On a maintenant des points de repère, on a des noms et des numéros de téléphone pour se sentir en sécurité, conclut-elle.

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