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Le gouvernement n’a jamais obligé le démantèlement de la Marmota

Un cycliste exécute un saut en haute voltige.

Les sentiers de vélo de montagne la Marmota sont en place depuis 2009. (Photo d'archives)

Photo : Tiré du mémoire de Michel Lachance

Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) n’a jamais remis d’avis de non-conformité à la Ville de Québec dans le dossier des sentiers de vélo de montagne improvisés de la Marmota. Il relate aussi que la présence du réseau de pistes de vélo ne contrevient pas aux dispositions de la Loi sur la qualité de l’environnement.

La Ville n’a tout de même pas l’intention de reculer sur sa décision de démolir les installations qui incluent des sauts et des modules. Elle commencera le 8 mai.

La Ville de Québec disait se baser sur deux arguments pour expliquer leur décision d’obliger le démantèlement de la Marmota : les inquiétudes par rapport à la sécurité et un avis du ministère de l'Environnement qui demandait le retour à l'état naturel.

On a reçu un avis du ministère de l'Environnement qui nous dit : "vous devez remettre ce site-là à l'état naturel", soutenait en entrevue le conseiller municipal responsable des loisirs et des sports, Jean-François Gosselin. Le cabinet a plus tard précisé qu'il ne référait pas à un avis de non-conformité, mais plutôt au point de vue exprimé par le ministère dans les échanges avec la Ville.

Dans une réponse écrite, le ministère dit aussi n’avoir jamais exigé que le site de vélo de montagne revienne à son état naturel, mais il a tout de même rappelé à la Ville les engagements de conservation qu’elle avait par rapport au terrain puisqu'elle lui avait donné un zonage conservation.

Jean-François Gosselin, au micro.

Jean-François Gosselin, membre associé du comité exécutif responsable des loisirs et des sports.

Photo : Radio-Canada / Xavier Gagnon

Le MELCCFP dit ainsi avoir répondu à des questions que la Ville avait par rapport à ce site, admettant qu’il considérait tout de même que les travaux réalisés pour établir le réseau de pistes de vélo de montagne avaient tout de même été faits dans un milieu naturel de transition appelé un écotone, mais que ce type de milieu n'était pas encadré par la Loi sur la qualité de l’environnement.

Le fait que des travaux aient été faits sur un terrain appartenant à la Ville de Québec, dont le zonage municipal est voué à la conservation, relève de la Ville de Québec elle-même, ajoute-t-il par écrit.

Il revient à la Ville de déterminer les usages acceptables dans ce type d’espace, précise le ministère dans un autre courriel.

La Ville persiste et signe

Vendredi, la Ville de Québec a organisé une visite médiatique in extremis de la Marmota pour montrer les impacts des aménagements sur l’environnement naturel du secteur. Le porte-parole de la Ville donne en exemple les racines à nues et les arbres enterrés.

Un saut construit en billots et en terre dans un boisé.

Les responsables ont construit à la main plusieurs installations dans le boisé au moyen de matériaux naturels.

Photo : Radio-Canada / Philippe L'heureux

Questionné sur l'empressement de la Ville à vouloir démanteler le site dont elle tolérait la présence depuis plusieurs années, il a affirmé que les installations avaient continué à évoluer dans les dernières années, accentuant les enjeux de sécurité et de conservation.

Selon lui, comme la Marmota est située sur un terrain municipal et qu’il n’est pas surveillé ou protégé, la Ville de Québec s’expose à des poursuites, si quelqu’un est blessé.

Le CN qui exploite une voie ferrée à proximité des sentiers a aussi fait part de ses inquiétudes. En raison de la géographie des lieux et de l’utilisation qui en est faite, il y a des risques évidents dans la situation actuelle. Nos équipes ont également constaté à maintes reprises des intrusions sur notre corridor ferroviaire en lien avec les activités cyclistes du secteur, relate un porte-parole dans un courriel.

Une décision qui passe mal

Le fondateur et un des responsables de la Marmota, Michel Lachance, se désole de ne pas avoir été avertis de la visite impromptue de la Ville. Ça marque un peu la mauvaise foi de la Ville dans le dossier, souligne-t-il.

Ce sont quelques passionnés de vélo de montagne qui ont eux-mêmes construit à la main les installations. Depuis 2009, plusieurs sauts, modules et autres structures de vélo de montagne ont été aménagés dans le boisé situé entre les boulevards de la Chaudière et du Versant-Nord.

Des cyclistes se tiennent debout devant un saut.

Les amateurs de vélo de montagne qui fréquentent les installations sont déçus de la décision de la Ville de Québec.

Photo : Radio-Canada / Philippe L'heureux

Le conseiller municipal responsable des loisirs et des sports, Jean-François Gosselin, a tout de même dit que l’objectif de la Ville est de conserver une certaine vocation récréative, moins extrême et plus accessible.

La Ville de Québec commencera à démanteler les installations au début du mois de mai. Une pétition circule actuellement en ligne pour lui demander de revenir sur sa décision.

Les responsables de la Marmota seront d’ailleurs présents au conseil municipal du 7 mai, pour présenter la pétition et interpeller les élus à ce sujet.

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