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Jour de démantèlement aux abords du Centre Robert-Guertin

Un camion démantèle un campement aux abords du Centre Robert-Guertin.

L’entreprise Devcore a mis fin, mercredi, à son campement organisé aux abords du Centre Robert-Guertin.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Pepin

Radio-Canada

L’entreprise Devcore a mis fin, mercredi, à son campement organisé aux abords du Centre Robert-Guertin.

La directrice des projets humanitaires chez Devcore, Nancy Martineau, explique cette obligation de démanteler le campement car les tentes étaient des mesures hivernales et temporaires et que l’objectif était d’empêcher les engelures et/ou mourir de froid.

Il n’est pas recommandé de faire du camping sur de l’asphalte durant les chaleurs. Comme l’entente avec la Ville était de quitter le 15 mai, nous l’avons respectée et nous nous concentrons maintenant sur la phase 2 pour offrir une solution qui sera plus long terme.

Nancy Martineau devant les tentes chauffées du campement de l'aréna Robert-Guertin.

Nancy Martineau, directrice des projets humanitaires chez Devcore (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Anne-Charlotte Carignan

Mme Martineau reconnaît toutefois qu'avec ce démantèlement la sécurité ne sera plus comme elle était, surtout pour les femmes.

Il y a beaucoup de gens qui sont inquiets. [...] Certains vont apporter leur tente ailleurs et vont s’organiser entre eux, a ajouté Mme Martineau, qui a précisé que Devcore allait retirer l’électricité, les toilettes, les ressources humaines (les intervenants et les agents de sécurité) ainsi que les roulottes.

On va laisser ce qu’il est possible de laisser, soit les tentes, les lits, les coussins et les oreillers. On va aussi installer des moustiquaires et des toiles blanches pour minimiser la chaleur, a précisé Mme Martineau.

Jean-François Bourgon pose avec son vélo devant des tentes.

Jean-François Bourgon n’est pas content du départ de Devcore. Il ne pourra plus recharger son vélo.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Pepin

La directrice du Gîte Ami, Lise Paradis, a aussi concédé que le démantèlement crée beaucoup d’inquiétude.

Selon elle, le projet de Devcore a amené un peu de tranquillité aux abords de l’ancien domicile des Olympiques de Gatineau.

Il y avait de la sécurité, les gens pouvaient dormir. La tension et la consommation ont baissé. Là, on craint une anxiété, qui pourrait faire monter le niveau de consommation, a-t-elle expliqué mercredi au micro de l’émission Les matins d’ici.

Le démantèlement du campement, le 15 mai.

L’entreprise Devcore avait annoncé son intention de mettre en place une cinquantaine de conteneurs aménagés près du Centre Robert-Guertin.

Photo : Radio-Canada / Matéo Garcia-Tremblay

Le Gîte Ami a aussi les mains liées, car l’organisme ne peut pas aider davantage de gens. On ne peut pas donner des lits à tous. On est complets.

Autre projet en cours

La veille du démantèlement, le maire de Gatineau, Daniel Champagne, a dit souhaiter que les conteneurs aménagés du promoteur Devcore soient offerts dès cet automne aux personnes en situation d’itinérance vivant près du Centre Robert-Guertin.

Le démantèlement au Centre Robert-Guertin, le 15 mai.

Parmi les raisons invoquées, l'entreprise explique que les contraintes spécifiques à l'emplacement du Centre Robert-Guertin, comme le fait que le terrain soit situé dans un îlot de chaleur.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Pepin

Je suis convaincu que le projet sera viable d’ici l’automne pour donner aux personnes en situation d’itinérance un hiver moins contraignant, a dit celui qui est venu en relève à France Bélisle et qui cédera sa place à un nouveau maire à la suite de l’élection partielle du 9 juin.

Daniel Champagne a aussi précisé que la tolérance va être maintenue, tout comme les roulottes.

Un homme travaille lors du démantèlement d'un campement.

Le maire Daniel Champagne a indiqué que seul un réaménagement du site du Centre Robert-Guertin est prévu pour le moment.

Photo : Radio-Canada / Matéo Garcia-Tremblay

Rencontré mardi par Radio-Canada, le coordonnateur du Collectif régional de lutte à l’itinérance en Outaouais, Alexandre Gallant, a mentionné que les mesures annoncées par le maire sont bonnes, mais insuffisantes.

Toutes les solutions mises de l’avant sont des solutions band aid, [c’est-à-dire] des choses qui font la job en ce moment, mais qu’il va falloir tout recommencer l’année prochaine.

Avec les informations d’Anne-Charlotte Carignan et de Marie-Jeanne Dubreuil

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