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Siniora critique Ottawa

Radio-Canada

Le premier ministre libanais Fouad Siniora critique l'appui du gouvernement Harper aux opérations militaires israéliennes. Pendant ce temps, à Ottawa, les propos des députés canadiens en visite au Liban font des vagues.

Devant les trois députés canadiens de passage au Liban, le premier ministre libanais Fouad Siniora a critiqué son homologue canadien pour sa défense du caractère « mesuré » des actions militaires israéliennes des dernières semaines.

« Le monde entier - y compris ceux qui appuient Israël - a dit que [la réponse israélienne aux attaques du Hezbollah] était une action disproportionnée », a déclaré Fouad Siniora alors qu'il rencontrait les trois députés dépêchés dans son pays. « Donc ce n'est pas une réponse mesurée du tout », a-t-il souligné.

« Je vais devoir parler à M. Harper », a encore dit le chef du gouvernement libanais, ajoutant: « J'espère que lorsque vous rentrerez au Canada, vous saurez dire à [Stephen Harper] tout le dommage qui a été infligé au Liban. »

Le premier ministre Stephen Harper, déjà critiqué au Canada pour sa prise de position au début des hostilités, en juillet, a maintenu le cap depuis. Il a expliqué que le Canada ne pouvait être neutre, comme le demandaient certains opposants, dans un conflit entre l'Israël, un État démocratique et le Hezbollah, une organisation terroriste reconnue comme telle par le Canada depuis 2002.

Remise en question des positions d'Ottawa

Les députés canadiens des trois partis d'opposition aux Communes, arrivés vendredi à Beyrouth, ont visité plusieurs villages du sud du Liban pour constater l'ampleur des dégâts causés par les bombardements des dernières semaines. Leurs propos, rapportés par les médias, ont soulevé de vives réactions au pays.

Le député libéral d'Etobicoke-Centre, Borys Wrzesnewskyj, a en effet affirmé que le Canada devrait retirer le Hezbollah de sa liste d'organisations considérées comme terroristes. Soulignant que selon lui l'organisation avait bien commis des actes de terrorisme et des crimes de guerre, il a fait valoir qu'il était indispensable qu'Ottawa change sa position à son égard pour permettre le dialogue avec cet acteur qu'il juge incontournable.

« Que devons-nous faire? », s'est demandé Maria Mourani, députée du Bloc québécois. « Je ne la connais pas la réponse [mais] il faut faire le débat » pour en arriver à une solution, a-t-elle expliqué, faisant écho à M. Wrzesnewskyj. Même son de cloche chez la députée néo-démocrate Peggy Nash, qui estime qu'isoler le Hezbollah ne fait qu'empirer la situation.

Le Hezbollah a été placé sur la liste des organisations terroristes par le gouvernement libéral en 2002.

Réactions à Ottawa

Le critique libéral en matière d'Affaires étrangères, le député britanno-colombien Keith Martin, a tenu à dissocier son parti des propos de son collègue Borys Wrzesnewskyj. M. Martin s'est dit déçu par les idées du jeune député libéral, lesquelles ne reflètent pas selon lui les positions du PLC.

Pour n'être plus étiqueté « terroriste » par Ottawa, estime le député Martin, le Hezbollah doit d'abord accepter le droit d'Israël à exister et cesser ses attaques contre les Israéliens, notamment.

Il y a également eu un rappel à l'ordre par le chef du député bloquiste en tournée au Liban. Gilles Duceppe demande, comme sa députée, la tenue d'un débat parlementaire sur la politique étrangère canadienne. M. Duceppe précise toutefois qu'il n'a jamais été question de remettre en cause le statut du Hezbollah.

Le chef du NPD Jack Layton appuie sa députée Peggy Nash. Jack Layton estime que le Canada ne peut pas exclure un dialogue avec le Hezbollah s'il cherche à contribuer à ce que le fragile cessez-le-feu devienne permanent.

L'absence des conservateurs dénoncée

Par ailleurs, le directeur du Conseil national des relations canado-arabes, Mazen Chouaib, qui a organisé le voyage des députés, déplore l'absence du conservateur Dean Del Mastro, qui devait en être mais a choisi de ne pas se rendre au Liban.

M. Chouaib croit que c'est le bureau du premier ministre Stephen Harper qui a demandé au député de ne pas participer à ce voyage.

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