Un imam poignardé

Un leader religieux musulman attaqué au poignard vendredi à la sortie d'une station de métro se dit victime d'un crime à caractère racial, une accusation relayée par certains membres de sa communauté.

Fayçal Zirari, l'imam d'une mosquée de Verdun, est hospitalisé depuis vendredi après avoir été poignardé à la sortie de la station de métro Iberville, dans l'est de Montréal. Le leader religieux de 31 ans s'estime victime d'un crime haineux basé sur ses origines, et croit que la crise des caricatures de Mahomet n'est pas étrangère à son agression.

D'après le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Fayçal Zirari et ses deux compagnons, tous d'origine arabe, revenaient d'une mosquée quand ils ont été approchés et insultés par un homme d'origine latino-américaine. Le ton a monté et le suspect a alors frappé deux des trois hommes, blessant mais sans gravité Fayçal Zirari qui a aussitôt été amené à l'hôpital Jean-Talon.

Bien que la police manque de preuves pour conclure que le crime a un caractère racial, certains membres de la communauté musulmane n'hésitent pas à en soutenir l'hypothèse. Un des porte-parole de la communauté musulmane, l'imam Saïd Jaziri, celui-là même qui a organisé la manifestation de samedi contre les caricatures danoises, estime que l'agresseur avait ciblé Fayçal Zirari parce qu'il était musulman.

L'imam Saïd Jaziri croit par ailleurs que la police a tenté d'étouffer l'affaire en fin de semaine et que c'est seulement quand le journal La Presse a suivi l'histoire qu'elle a reconnu qu'il y avait eu agression. Finalement, monsieur Jaziri dit que la communauté musulmane est inquiète depuis l'attaque contre deux mosquées de Laval et qu'elle craint une flambée d'islamophobie.

Le suspect d'origine latino-américaine, Juan Carlos Miranda, est toujours détenu par le SPVM. Il a été accusé samedi d'agression armée, de voies de fait et de port d'armes. Il était en outre recherché par Immigration Canada pour être entré illégalement au Canada.