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Dépeindre Riopelle
Avec Stéphane Leclair
Dépeindre Riopelle – bande-annonce
Jean Paul Riopelle aurait eu 100 ans en 2023. Bien qu'il soit l'un des plus grands artistes de l'histoire du Canada, on en sait peu sur lui. Qui était-il vraiment? À quel point vivait-il dans la démesure et les excès? L'animateur Stéphane Leclair prend la route vers les lieux qui l'ont façonné; de L'Isle-aux-Grues à Montréal en passant par Paris et le Nunavik, il recueille les confidences de sa famille proche, des admirateurs comme Marc Séguin et Biz, son ami Gilles Vigneault, son médecin et même son garagiste. Toutes ces voix s'additionnent pour témoigner de la grandeur et de la complexité de Riopelle.L'Ile-aux-Oies et la puissance des éléments
Riopelle s'est éteint en 2002, dans un archipel situé au milieu du fleuve Saint-Laurent, au cœur d'une nature hostile et puissante qui le rappelait à son humilité. Stéphane Leclair va à la rencontre de sa compagne, de ses amis, de ses voisins, comme Marc Séguin, qui témoignent de l'empreinte indélébile qu'a laissée ce peintre dans leur mémoire et dans ce paysage, son dernier refuge.Montréal et la Grande Noirceur
Le jeune Riopelle choisit la voie de l'art et, donc, de la transgression pendant la Grande Noirceur, période où le Québec est dominé par des idées conservatrices. Même ses parents associent son travail à une perversion, au point de brûler certaines de ses toiles. Épris de liberté et de modernité, il se greffe à des personnages aux mêmes ambitions idéologiques que lui; Marcel Barbeau et Jean-Paul Mousseau, des complices avec qui il ouvre son premier atelier, et Paul-Émile Borduas, l'un des signataires du manifeste Refus global.Paris et le succès
Riopelle prend le large vers l'Europe en 1946, fuyant le Québec de Duplessis. Il débarque avec sa femme, Françoise Lespérance, sans le sou dans un Paris secoué par la guerre. Sa liberté compense sa précarité, mais peu à peu, l'artiste pose sa griffe dans la Ville lumière. C'est dans un espace prêté par Henri Fara, rue Durantin, que la magie opère et que ses toiles, ses mosaïques, attirent l'attention.La Côte d’Azur et la démesure
Comparé à Jackson Pollock, Riopelle joue désormais dans la cour des grands. Son effervescence créative n'a d'égale que ses dérives et ses excès : l'artiste collectionne les voitures de course, des Ferrari, des Bugatti, des bolides italiens qui font rêver. Sa relation tumultueuse avec la peintre Joan Mitchell est à l'image de cette démesure. S'il aime aller à vive allure, l'artiste dirige peu à peu son regard vers la Côte d'Azur, où un voilier nommé le Serica l'attend pour lever l'ancre.Les Laurentides et le retour au Québec
Après des années à cheval entre la France et l'Amérique, où il fait des rencontres colorées, comme celle avec Gilles Vigneault, Riopelle ressent le besoin de revenir aux sources. C'est à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, dans les Laurentides, qu'il décide de construire une grange qui fait office d'atelier. Au cours des années qui suivent, il rencontre Huguette Vachon, avec qui il partagera le reste de sa vie.Le Nunavik et l’appel du Grand Nord
Au Nunavik, Riopelle s'imprègne de ses échanges avec les cultures autochtones. Sous les aurores boréales du Grand Nord, le peintre s'inspire d'une nature grandiose pour ses prochaines toiles. Son ami Champlain Charest témoigne de leurs multiples voyages à bord d'un petit Cessna et de leurs aventures de pêche à l'omble chevalier.L’Isle-aux-Grues et les adieux
« Il est mort usé à 78 ans, comme une bagnole qui a roulé. Il a fait beaucoup de millage à une vitesse folle. » Huguette Vachon raconte les derniers moments de Riopelle, des moments paisibles passés à L'Isle-aux-Grues. En compagnie de Marc Séguin, Stéphane Leclair explore des lieux chers au grand peintre, quelque part entre une envolée d'oies et un coucher de soleil.