•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Vous naviguez sur le site Radio-Canada

Début du contenu principal

Travailleurs étrangers, familles déchirées

Travailleurs étrangers, familles déchirées

Rêvant d’un avenir meilleur pour leur famille, tout près de 15 000 travailleurs guatémaltèques sont venus prêter main-forte aux entreprises québécoises en 2022. Ce choix de vivre à 6000 km de la maison implique de grands sacrifices, autant pour eux que pour leurs proches laissés derrière. Rencontre avec des familles guatémaltèques déchirées entre le poids de l’absence et l’espoir d’un avenir sans pauvreté.

Texte et photos : Marie-Hélène Rousseau

Publié le 21 septembre 2023

« Je n’ai pas vu mon fils naître »
« Je n’ai pas vu mon fils naître »

Absalon est parti travailler au nord, au Canada, pour la première fois en juin 2017. Sa conjointe, Aura, était alors enceinte de leur troisième enfant.

Le départ a été éprouvant; Absalon savait qu’il manquerait la naissance de son fils. Mais cet emploi au sein d’une entreprise québécoise de tomates en serres représentait pour lui l’occasion tant espérée de sortir les siens de la pauvreté. En septembre de la même année, le drame a frappé la famille. Le nouveau-né est mort des suites d’une maladie pulmonaire.

« Je n’ai pas vu mon fils naître, je ne l’ai pas vu mourir. C'est difficile, c’est très douloureux. »

— Une citation de   Absalon

Au bout du monde, dans un pays qu’il ne connaissait pas, il a dû affronter la pire des épreuves. À contrecœur, il n’est pas revenu au Guatemala pour l’enterrement de son fils, qu’il n’aura jamais pris dans ses bras.

J’ai parlé avec les membres de ma famille et ils m’ont dit : "Revenir, mais pour faire quoi? Là, il est mort, il n’y a plus de solution. Les frais pour revenir, puis retourner, sont élevés. Reste au Canada, et nous allons nous occuper des funérailles", raconte-t-il, la voix brisée malgré les six années qui se sont écoulées.

Absalon parle à sa femme.
Absalon gagne sa vie à près de 6000 km de sa femme, Aura, et de ses enfants.  Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

Absalon n’a pas manqué une seule journée de travail au sein de l’entreprise qui l’employait à Drummondville. 

Pendant ce temps, sa conjointe, Aura, et ses deux enfants ont dû recevoir les condoléances des voisins, des amis et de la famille, sans Absalon à leurs côtés.

Dans sa maison du petit village agricole de Panabajal, situé à environ deux heures de route à l'ouest de la ville de Guatemala, la capitale du pays, Aura raconte que l’absence d’Absalon est toujours lourde à porter.

Penchée au-dessus de ses chaudrons pendant que ses enfants, Keilor et Aldo, aujourd’hui âgés de 9 et 12 ans, se préparent à commencer leur journée, elle confie qu’il est resté un vide dans [s]on cœur

J’étais seule avec une tristesse profonde. Lui avec sa tristesse, là-bas, et moi avec la mienne, ici. Il ne pouvait pas voir ce qui se passait ici, regrette-t-elle. De toute façon, elle croit qu’il n’aurait pas osé demander à son employeur la permission de revenir. Il avait peur de perdre son travail, se souvient Aura.

La mère et ses deux enfants dans un champ.
Aura et ses deux enfants, Keilor et Aldo, vivent dans le petit village de Panabajal.  Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

« Nous n’aurions pas de toit »
« Nous n’aurions pas de toit »

Depuis l’autoroute panaméricaine, il faut parcourir une dizaine de kilomètres sur des chemins en terre battue cahoteux pour rejoindre la résidence familiale, qui est constituée de deux bâtiments de béton.

Un tour du propriétaire permet de constater que la maison, bien que modeste, est presque neuve.

Ça fait deux ans [que nous avons la maison]. Avant, quand Absalon ne voyageait pas, nous n’avions rien. Nous avons vécu avec ses parents pendant cinq ans, explique Aura.

« S’il n'était pas parti [au Canada], nous n’aurions pas de toit.  »

— Une citation de   Aura

Cette dernière est attachée à son village, qui se distingue par ses décors verdoyants et son imposante église catholique. Des cultures de chou, de fraises et de brocolis se succèdent à perte de vue. Aux champs, des femmes et des hommes labourent le sol, arrosent les légumes, les cueillent et les entassent dans un camion.

Au Guatemala, un travailleur agricole gagne l’équivalent de 10 $ par jour.

Rien à voir avec ce que peut gagner Absalon au Canada. Toutes les deux semaines, il arrive à envoyer à sa famille près de 700 $. Il faut dire qu’il a choisi de quitter le travail en serres qu’il occupait à Drummondville pour une entreprise de transport agricole qui lui assure plus d’heures, à Wickham.

Ce choix implique toutefois qu’il passe encore moins de temps au Guatemala. Son nouveau travail vient avec un permis de trois ans. Il pourra prendre des vacances de quelques semaines par année pour visiter sa famille.

Absalon dans un camion de transport.
Absalon travaille maintenant dans une entreprise de transport de Wickham.  Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

Tout faire seule
Tout faire seule

En l’absence de son mari, la routine quotidienne d’Aura est chargée. Le travail agricole habituellement effectué par son conjoint tombe dans sa cour.

Ces tâches s’ajoutent à celles traditionnellement accomplies par les femmes des milieux ruraux du Guatemala. Elle doit entre autres prendre soin des enfants et de la maisonnée. Heureusement, le père d’Absalon, qui vit juste à côté, lui donne un coup de main. 

La famille a quelques animaux, dont une vache, qui assurent un petit revenu quotidien. Chaque journée commence par la traite. Une fois le lait recueilli à la main, Aura l’apporte au village pour le vendre, puis elle se rend au champ pour entretenir les cultures.

Garder les terres et le bétail en bon état est exigeant; elle en a parfois jusqu’au coucher du soleil.

Aura trait une vache.
Aura doit entretenir les cultures et bien s'occuper des animaux de la famille pour lui assurer un revenu. Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

Je dois tout faire seule. Sinon, quand mon mari reviendra vivre au Guatemala, il devra demander du travail aux gens, qui le paieront 50 quetzales par jour [moins de 10 dollars], et nous n’y arriverons pas, explique-t-elle.

Lorsque son téléphone vibre, le visage d’Aura s’illumine. Tous les jours, elle discute avec son conjoint en vidéoconférence.

Elle demande à Aldo et à Keilor de se rapprocher pour saluer leur père, qui tente du mieux qu’il peut de leur montrer la bordée de neige qui venait de tomber au Québec lors du passage de Radio-Canada l’hiver dernier.

J’aimerais être là-bas avec toi, lui lance le plus jeune des enfants.

Absalon s’informe aussi de la santé d’Aldo, qui récupère mal d’une blessure au genou. Il ne va plus à l’école depuis plusieurs semaines parce qu’il peine à marcher. L’adolescent passe presque ses journées entières au lit. Je ne sais pas quoi faire avec lui, si je dois aller à l’hôpital ou attendre ici qu’il récupère. Je suis préoccupée, dit Aura.

Elle craint que son fils ait besoin d’une opération, que la famille n’a pas les moyens de payer. Elle croit que si Absalon était sur place, il saurait l’aider à prendre la bonne décision.

Aura s’inquiète également pour son mari. 

« J’ai peur qu’il lui arrive quelque chose au Canada. On entend beaucoup de choses, des cas de travailleurs qui ont perdu la vie. Il arrive des accidents, j’ai peur de ça. Je veux qu’il revienne en bonne santé. »

— Une citation de   Aura
Rosa et ses cinq enfants.
Rosa élève ses cinq enfants pendant que Darien est au Canada.  Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

Sortir de la pauvreté a un prix
Sortir de la pauvreté a un prix

Absalon et Aura sont loin d’être les seuls à vivre ces déchirements. À une trentaine de minutes de route de Panabajal se trouve San José Chirijuyú. Au cœur du village, Rosa élève seule ses cinq enfants, âgés de 5 à 13 ans, pendant que son conjoint, Darien, travaille à une ferme laitière de Saint-Elphège, au Centre-du-Québec.

Darien devant des vaches.
Darien travaille dans une ferme laitière.  Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

Malgré les souffrances qu’engendre l'absence de Darien, la maisonnée transpire le bonheur et l’amour. On y entend des éclats de rire à chaque instant.

Rosa attrape son téléphone cellulaire, sur lequel apparaît le visage souriant de Darien. Son mari travaille de longues heures, six jours par semaine, mais il téléphone deux fois par jour pour s’assurer que la famille ne manque de rien. 

Le visage de Darien sur un téléphone cellulaire pendant un appel.
Darien appelle sa famille deux fois par jour.  Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

Rosa le décrit comme un père aimant et affectueux. Lui aussi se sent triste là-bas, parfois. Il veut vivre avec la famille.

« Nous devons supporter la tristesse parce que nous avons besoin de ce soutien. »

— Une citation de   Rosa
Rosa et un de ses fils dans une fenêtre.
La construction d'un deuxième étage est en cours dans la résidence familiale. Ce ne serait pas possible sans le travail de Darien. Photo : Carolyne Shapiro

Combler l’absence
Combler l’absence

Rosa tient un kiosque de fruits et de légumes à même la résidence familiale, une maison simple qui compte deux chambres. La construction d'un deuxième étage est en cours. Sans le travail de Darien au Canada, rien de tout cela ne serait possible. 

L’année dernière, Darien est revenu au Guatemala une quinzaine de jours seulement. Quand il part, ça nous rend tristes, on ressent un vide, un vide dans le cœur. Mais en même temps, on est heureux parce qu’il nous envoie de l'argent qu’on ne pourrait pas gagner ici, explique Rosa.  

Rosa se tient devant un kiosque de fruits et de légumes frais, parmi lesquels on voit entre autres des carottes et des bananes.
Rosa tient un kiosque de fruits et de légumes à même la résidence familiale.  Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

L’absence de Darien affecte tout particulièrement Tania, l’aînée de la famille. Elle aimerait tant que son père soit là dans les moments importants de sa vie. Quand il y a des anniversaires, il n’est jamais avec nous. Il nous manque beaucoup et je l’aime beaucoup, exprime-t-elle, essuyant des larmes sur ses joues. 

Un cadre décoré par un enfant.
Impossible de combler l'absence de Darien.  Photo : Carolyne Shapiro

Rosa fait du mieux qu’elle peut pour combler l’absence de Darien, mais impossible de le remplacer. Par exemple, l’amour de papa… Je ne peux pas leur donner l’amour qu’il aimerait leur donner, dit-elle.  

Les quatre filles de Juan dans un champ.
Lorsque Juan est au Canada, ses quatre filles vivent sans parents. Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

Le quotidien sans parents
Le quotidien sans parents

À quelques rues de chez Rosa, Juan et ses quatre filles marchent vers le petit lopin de terre familial où poussent des brocolis. Elles se sentent choyées d’enfin passer quelques semaines en compagnie de leur père, en vacances au Guatemala.

Juan repartira bientôt au Canada, où il travaille depuis 2009. En Ontario, en Colombie-Britannique comme au Québec, il a connu de nombreuses saisons maraîchères. Tout comme Absalon, il a depuis décroché un emploi dans le transport agricole.

Quand Juan retournera au Canada, ses filles, âgées de 10 à 16 ans, continueront leur vie sans parents, leur mère ayant perdu la vie il y a 9 ans. Elles habitent maintenant avec leur grand-mère vieillissante, et leurs tantes se relaient pour s'occuper d’elles, venant à la maison à tour de rôle, une fois tous les cinq jours. 

Je m’y suis habitué. Mes filles ont des besoins ici. Ma mère est malade. Au Canada, l'argent est assuré chaque semaine. Ici, avec ma culture de brocolis, je ne sais pas si je vais gagner ou perdre de l’argent. Il n’y a pas de prix fixe, explique Juan. 

Juan dans un champ de brocolis.
Au Guatemala, la culture de brocolis de Juan ne peut assurer l'avenir de ses filles.  Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

Le père de famille ne sait pas encore combien d'années il continuera à travailler au Canada. Quand elles seront grandes, vers 18 ou 20 ans, elles vont se marier, iront habiter avec leurs maris. Je ne serai plus responsable d’elles, lance-t-il. Juan sent qu’il pourra alors rentrer à la maison pour de bon. 

Sa fille aînée, Sylvia, ne va plus à l’école. Âgée de 16 ans, elle se consacre au tissage. Elle confectionne des vêtements typiquement portés par les communautés autochtones guatémaltèques. Dans quelques années, elle aimerait à son tour décrocher un emploi temporaire au Canada.

Sylvia tisse des vêtements.
Sylvia aimerait elle aussi trouver un emploi au Canada.  Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

Peut-être, quand j’aurai vingt ans, pour aider mon père et mes sœurs, dit-elle. Mais c’est au Guatemala qu’elle veut faire sa vie. 

L'aéroport international La Aurora vue de l'extérieur pendant la nuit.
De nombreux travailleurs étrangers s'envolent de l'aéroport international La Aurora, dans la ville de Guatemala.  Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

Voyager de génération en génération, « pas l’objectif »
Voyager de génération en génération, « pas l’objectif »

Le Canada accueille de plus en plus de travailleurs étrangers temporaires. Pas uniquement dans le secteur agricole, mais aussi dans d’autres domaines où les besoins de main-d’œuvre sont criants. Le nombre de travailleurs guatémaltèques embauchés dans des entreprises québécoises a plus que doublé en cinq ans.

À l'aéroport international La Aurora, un vol nolisé décolle pendant la nuit vers Montréal, transportant 128 travailleurs. Des agents de l’agence de recrutement ComuGuate les appellent un à un pour leur remettre une enveloppe contenant tous les documents nécessaires : passeport, visa, contrat de travail, détails sur leur futur employeur, etc.

En 2022, l’organisme de liaison guatémaltèque ComuGuate, qui fait le pont entre les candidats et les entreprises agricoles canadiennes, a accompagné près de 13 000 travailleurs, dont environ 10 000 pour aller au Québec. L'organisation se charge notamment du processus de sélection et des formulaires à remplir, en plus de coordonner le voyage vers le Canada.

Notre but est de prévenir la fraude migratoire. Avant de recruter, c’est très important de dire à la population guatémaltèque qu’il ne faut pas payer pour le travail à l’étranger, explique la responsable du recrutement pour ComuGuate, Estefania Pineda.

Des familles se disent au revoir à l'aéroport.
Les adieux sont émouvants à l'aéroport international.  Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

Devant les portes de l’aéroport, des familles entières sont regroupées pour dire au revoir à ceux qui partent.

Les gens s'embrassent, se serrent longuement dans leurs bras, des enfants rient, d’autres pleurent. Parfois, un seul travailleur est accompagné d’une vingtaine de ses proches à l’aéroport.

Le travail est au Canada, mais le cœur reste au Guatemala. 

La plupart [des travailleurs] ne veulent pas déménager au Canada. Ils se disent, "j’ai ma famille ici, ou c’est trop compliqué", soutient la responsable du recrutement chez ComuGuate, Estefania Pineda.

Estefania Pineda avec des sacs portant le logo de ComuGuate.
Estefania Pineda est responsable du recrutement pour l'organisme ComuGuate.  Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

Plusieurs d’entre eux n’ont qu’une vague idée de l’endroit où ils aboutiront et du travail qu’ils devront accomplir. Ce qui compte, c’est qu’ils toucheront un revenu qu’ils auraient du mal à gagner au Guatemala.

Même s'ils travaillent souvent au salaire minimum de 15,25 $ de l’heure, ils ont bon espoir d'améliorer les conditions de vie de leur famille au Guatemala.

Ça améliore beaucoup [la vie], mais il y a quand même une critique que je fais aux travailleurs. On a des travailleurs qui sont là depuis que le programme a commencé, il y a 20 ans. Après 20 ans à voyager, ils me disent : "Est-ce que je peux recommander mon fils?" [...] Vous êtes allés travailler au Canada pendant [toutes ces années], vous voulez donner à vos enfants une meilleure vie. Pourquoi est-ce que vos enfants vont continuer à aller travailler dans l'agriculture quand ils peuvent faire des études, aller à l’université, avoir un meilleur emploi? demande-t-elle.

Estefania Pineda croit par ailleurs que les travailleurs sous-estiment parfois les difficultés d’une vie à distance. À travers le temps, j’ai vu des expériences très dures. Il y a beaucoup de séparations. Le tissu familial se brise. Des fois, la femme part avec quelqu’un d’autre, elle dit : "Je ne peux pas supporter d’être sans toi”.

« C’est très compliqué au niveau de la relation famille. Mais la plupart des travailleurs me disent : "C’est quelque chose que je dois faire pour soutenir ma famille, je dois souffrir pour avoir l’argent pour les aider." »

— Une citation de   Estefania Pineda

Bénéfices pour les communautés
Bénéfices pour les communautés

Au-delà des familles, des communautés entières profitent de l'apport financier des travailleurs étrangers. C’est très important dans le PIB, l’argent qui vient de l’étranger, des Guatémaltèques qui sont à l’extérieur, indique Estefania Pineda.    

À San José Chirijuyú, par exemple, l’argent que les travailleurs envoient à leur famille a un impact considérable pour la municipalité. Selon les élus locaux, au moins 150 hommes de la localité de 3800 habitants se rendent chaque année travailler au Canada.

D’avril à novembre, pendant la saison agricole, ils sont presque tous partis. Mais de plus en plus de travailleurs convoitent des contrats d’un an ou deux et ne reviennent que quelques semaines par année.

Ils réalisent des projets, ils construisent leur maison et achètent leurs propres terrains, relate Julio Roberto Saniquiol, qui siège au conseil municipal. Il raconte même que plusieurs citoyens ayant des emplois au Canada offrent, de façon volontaire, des dons en argent à la communauté. Leur soutien permet d’améliorer les infrastructures locales.

Un édifice de San José.
Des travailleurs ont contribué à la construction de cet édifice.  Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

L’élu montre du doigt un bâtiment de trois étages en face de l’école primaire du village. C’est le siège de la Municipalité. Une partie de l’argent qu’apportent ceux qui voyagent au Canada a permis de construire cet édifice. C’est un bon montant, convient-il. 

Ces avantages l’amènent à souhaiter qu’encore plus d'occasions de travail au Canada soient offertes aux citoyens de son village. Nous avons besoin de plus d'aussi bonnes occasions. Ce n’est pas si facile de les trouver, dit-il. 

Rêver d’un avenir meilleur 
Rêver d’un avenir meilleur 

Malgré les grands compromis qu’implique le travail à l’étranger d’Absalon, Aura estime que sa famille est chanceuse d’avoir pu bénéficier d’une telle occasion. 

Quand elle vit des moments d’angoisse, elle tente de s’accrocher aux points positifs et à l'avenir, rempli de promesses.  

Mon rêve est que les enfants fassent des études. Moi, quand j’étais avec mes parents, je n’ai pas eu l’occasion d’étudier. Je ne peux pas lire beaucoup.

Aura devant une vache qu'elle vient de traire.
Aura rêve que ses enfants puissent faire des études.  Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

« Parce que lui, il voyage, on veut que les enfants aient de grands rêves. »

— Une citation de   Aura

Je ne veux pas que les enfants soient dans la pauvreté. Je veux qu'ils avancent et qu’un jour, ils triomphent. Et c’est pour ça qu’[Absalon] voyage.

Ce reportage a été réalisé grâce au Fonds québécois en journalisme international

Un reportage sur l'histoire de ces travailleurs et de leur famille sera diffusé à La semaine verte le 23 septembre à 17 h.

Partager la page