De véritables opérations de sauvetage de maisons se multiplient dans la grande région métropolitaine de Vancouver pour combler les besoins en matière de logement, notamment chez les Premières Nations côtières, qui voient là l’occasion de fournir à leur population des habitations abordables.
Ce n’est un secret pour personne. La forte spéculation immobilière a fait de l’édification de nouveaux logements au Grand Vancouver une affaire de gros sous. La métropole et ses banlieues voient pousser un peu partout les chantiers de construction comme des champignons. Alors quand il est question de remplacer une maison, même en bon état, par des tours d’habitation flambant neuves, les promoteurs n’hésitent pas longtemps avant de démolir.
Des entreprises vancouvéroises tentent toutefois de sauver des bâtiments abandonnés de la ville pour les relocaliser dans les communautés autochtones qui souffrent d’une pénurie de nouveaux logements. C’est notamment le cas de Renewal Development, qui se spécialise depuis quatre ans dans des méthodes de récupération de maisons en organisant leur déplacement.
Avant d'envisager la démolition, les promoteurs et les constructeurs ont le choix entre trois options
, décrit en entrevue Glyn Lewis, fondateur de Renewal Development. Ils peuvent construire autour de la structure, la déplacer et la réutiliser, ou la déconstruire pour récupérer des matériaux.
Laquelle de ces options choisissent-ils généralement? Eh bien, la démolition
, lâche d’un air dépité M. Lewis. C’est le choix le plus facile parce qu’il leur paraît le plus simple et le plus rapide
, souligne-t-il, précisant que, dans la région métropolitaine de Vancouver, près de 2700 maisons unifamiliales bien entretenues finissent leur vie dans des décharges, soit environ sept par jour.
Mais pour le chef d’entreprise, ce n’est pas responsable, ni socialement ni d’un point de vue environnemental. Chaque maison de bois démolie libère dans l’atmosphère environ 65 tonnes de carbone et crée environ 100 000 kg de résidus de matériaux. Les municipalités du Grand Vancouver affirment d’ailleurs qu'un tiers de tous les déchets contenus dans les décharges proviennent du secteur de la construction et de la démolition.
Ce qui est le plus choquant, c’est qu’on estime que plus de 700 de ces maisons et bâtiments détruits étaient en bon ou en excellent état et auraient donc mérité d'être déplacés et réutilisés
, lance-t-il, la voix amère.
« Vancouver est devenue l'une des capitales mondiales de la mise en ruine. Des milliers de maisons sont démolies chaque année pour faire place à de nouveaux projets de développements. »