Les primes de l’athlétisme aux JO troublent le monde de l’olympisme

L'association des fédérations internationales des sports olympiques d'été (ASOIF) a vivement critiqué vendredi la décision inédite de World Athletics de verser des primes aux médaillés d'or des JO de Paris, qui « soulève plus de questions qu'elle n'en résout ».

Dans un texte d'une rare fermeté contre l'un de ses plus puissants membres, l'ASOIF énumère les préoccupations dont elle compte faire part à l'instance mondiale de l'athlétisme, qui n'a consulté personne avant d'annoncer la semaine dernière vouloir attribuer 50 000 $ US (environ 67 000 $ CA) à chaque futur champion olympique.

Pour beaucoup, parmi la trentaine de sports olympiques membres de l'organisation, cette initiative sape les valeurs de l'olympisme et le caractère unique des Jeux. Une médaille d'or olympique n'a pas de prix et ne devrait pas en avoir, souligne l'ASOIF.

Par ailleurs, tous les sports ne pourraient pas ou ne devraient pas reproduire cette démarche, même s'ils le voulaient, tant les situations financières sont variables d'une discipline à l'autre.

Le versement de primes dans un environnement multisport va à l'encontre du principe de solidarité, estime l'ASOIF, d'autant que l'athlétisme fait partie des trois fédérations les mieux dotées par le Comité international olympique (CIO), avec la gymnastique et la natation, et bénéficie par ailleurs d'audiences lucratives pour ses propres compétitions.

Pour les fédérations les plus riches, un consensus s'est dégagé sur le fait que les recettes olympiques devraient [...] être investies en priorité dans le développement et l'intégrité, soit les principaux domaines censés distinguer les instances sportives des opérateurs commerciaux et des promoteurs, insiste l'organisation.

Contacté par l'AFP, World Athletics a de son côté jugé important de s'assurer qu'une partie des revenus des JO soit directement reversée à ceux qui font des Jeux le spectacle qu'ils sont, y voyant la marque de son engagement inébranlable en faveur des athlètes.