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Des films francophones à l’honneur au festival DOXA de Vancouver

Un homme africain vêtu d'un habit marche sur une rue de terre avec une valise.

Le film « Au cimetière de la pellicule »

Photo : Image fournie par DOXA Documentary Film Festival

Lyne Barnabé est journaliste culturelle en Colombie-Britannique.
Lyne Barnabé

C’est jeudi que débute le 23e Festival du film documentaire DOXA de Vancouver. Plus de 80 films seront projetés dans diverses salles de la ville à l'occasion du plus important festival du genre dans l’ouest du pays.

Parmi ces films, on trouve, comme chaque année, des documentaires réalisés par des cinéastes francophones.

Sarah Ouazzani, directrice de programmation du festival DOXA, explique que, depuis son arrivée en poste, en 2021, elle tente d'inclure dans sa programmation des films provenant de divers pays et régions francophones.

Je présente des films qui proviennent non seulement de la France, mais aussi de la Guinée et de Madagascar, car l'Afrique a quand même une des plus grandes populations francophones au monde, rappelle la directrice, qui est d’origine marocaine.

De plus, j’aime diriger mon attention vers des pays et régions où les cinématographies ne sont pas aussi présentes qu’en Occident.
Une citation de Sarah Ouazzani, directrice de programmation du festival DOXA

Voici quelques suggestions de films francophones présentés cette année au Festival du film documentaire DOXA de Vancouver.

Au cimetière de la pellicule (The Cemetery of Cinema)

Un homme africain tient dans ses mains une pellicule de cinéma.

Le film « Au cimetière de la pellicule »

Photo : Image fournie par DOXA Documentary Film Festival

Armé de sa caméra et d'une passion contagieuse pour le septième art, Thierno Souleymane Diallo sillonne son pays natal, la Guinée, à la recherche de Mouramani, un film réalisé en 1953 par le Guinéen Mamadou Touré.

Ce film, qui est considéré comme le premier à avoir été créé par un cinéaste francophone d'Afrique noire, reste, encore à ce jour, introuvable.

Au fil de ses rencontres, le réalisateur découvre l'histoire d'un pays marqué par les ravages de la colonisation et l'instabilité politique qui ont détruit l'industrie cinématographique de la Guinée.

Ce film est comme un road movie lumineux et passionnant, dit Sarah Ouazzani. Et c’est fascinant de voir Thierno Souleymane Diallo mener son enquête jusqu'en France.

Un homme avec un appareil photo et une pancarte autour du cou traverse une rue.

Le film « Au cimetière de la pellicule »

Photo : Image fournie par DOXA Documentary Film Festival

Touchant hommage à une époque révolue et un art perdu en Guinée, Au cimetière de la pellicule est présenté le 3 mai à la Cinémathèque.

Mambar Pierrette

Dans Mambar Pierrette, Rosine Mbakam, une réalisatrice camerounaise établie en Belgique, s'intéresse au quotidien d'une mère monoparentale, couturière, qui lutte pour s'en sortir à Douala, au Cameroun.

Cette femme courageuse et lucide fait face à une série de malheurs alors qu’elle tente de reconstruire son entreprise et de satisfaire ses clientes à l’approche de la rentrée scolaire.

Une femme africaine coud un tissu à la machine à coudre.

Le film « Mambar Pierrette »

Photo : Image fournie par Icarus Films

Je suis une grande fan de Rosine Mbakam, avoue la directrice de programmation du festival, qui explique que ce film est à la croisée de la fiction et du documentaire.

Les gens le considèrent comme un film de fiction, mais moi, je dirais que c'est un film avec des empreintes documentaires.

C’est un film très doux, filmé avec beaucoup d'élégance.
Une citation de Sarah Ouazzani, directrice de programmation du festival DOXA

Mambar Pierrette est présenté le 11 mai à la Cinémathèque.

Rétrospective de l’œuvre de Cédric Dupire et Gaspard Kuentz

Les cinéastes français Gaspard Kuentz et Cédric Dupire.

Les cinéastes français Gaspard Kuentz et Cédric Dupire

Photo :  Image fournie de DOXA Documentary Film Festival

Le festival propose cette année une rétrospective du travail des documentaristes français Cédric Dupire et Gaspard Kuentz.

Ce sont des cinéastes que je suis depuis très longtemps, dit Sarah Ouazzani. Je trouve tous leurs films fascinants, d’où l'idée de cette rétrospective.

Les cinéphiles pourront notamment voir The Real Superstar, qui raconte, sans aucun commentaire, la vie de la grande vedette du cinéma indien Amitabh Bachchan par le biais de ses rôles emblématiques.

Un comédien de cinéma est revêtu d'un costume de super-héros.

Le film « The Real Superstar »

Photo : Image fournie par DOXA Documentary Film Festival

The Real Superstar est uniquement un film de montage. Gaspard a monté des séquences issues de plus de 200 films qu'Amitabh Bachchan a tournés, précise la directrice.

Parmi les autres films au programme de cette rétrospective : Prends, Seigneur, prends, qui s’intéresse au temple de Panchwa, en Inde, envahi chaque année par une foule en fête, et We Don’t Care About Music Anyway, qui est une exploration de la scène musicale underground d’avant-garde de Tokyo, indique la description du film.

Sur la plage, une jeune femme de dos, en bikini , danse  avec une guitare autour de son cou. Devant elle, un homme joue du clavier.

Le film « We Don't Care About Music Anyway »

Photo : Images fournies par DOXA Documentary Film Festival

Cédric Dupire sera de passage au festival entre le 2 et 5 mai pour présenter ses films et participer à une causerie.

Sitabaomba, chez les Zébus francophones (Where Zebus Speak French)

Ce n’est pas tous les jours que je reçois un film de Madagascar!

Deux fillettes sont accroupies sur le toit d'une hutte. Elles tiennent une statuette sur leur tête.

Le film « Sitabaomba, chez les Zébus francophones »

Photo : Image fournie par DOXA Documentary Film Festival

Dans ce documentaire du réalisateur Nantenaina Lova, on suit les mésaventures d’un riziculteur de Tananarive, la capitale, dont les terres fertiles sont désormais convoitées par des forces d'élite et des investisseurs étrangers.

De petites marionnettes artisanales sont posées sur une table au centre de laquelle il y a une planche de jeu de société.

Le film « Sitabaomba, chez les Zébus francophones »

Photo : Image fournie par DOXA Documentary Film Festival

Cette histoire de dépossession de terres est transformée par l'inventivité des villageois et d'artistes qui, grâce à l'art, enseignent aux enfants du village les causes qui importent à la petite communauté.

C'est un très beau film qui a fait l'unanimité du comité de programmation de DOXA.
Une citation de Sarah Ouazzani, directrice de programmation du festival DOXA

Sitabaomba, chez les Zébus francophones est présenté le samedi 4 mai au VIFF Centre.

Lyne Barnabé est journaliste culturelle en Colombie-Britannique.
Lyne Barnabé

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