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Une judoka réfugiée au Canada participera aux Jeux de Paris

Deux judokas se tiennent fermement pendant un combat.

Nigara Shaheen face à la Brésilienne Maria Portela aux Jeux olympiques de Tokyo, en juillet 2021

Photo : Reuters / SERGIO PEREZ

RCI

La judoka Nigara Shaheen, qui vit et s'entraîne au Canada, a été nommée dans l'équipe olympique des réfugiés qui participera aux Jeux de Paris, l'été prochain, en France.

L'athlète de 30 ans, qui est née en Afghanistan, s'est installée à Toronto en septembre 2022. Elle bénéficie du soutien du Comité olympique canadien (COC) depuis janvier 2023.

C’est très excitant pour moi. Je suis heureuse de constater que les efforts que j’ai mis pour faire partie de cette équipe sont reconnus. C’est un honneur, mais aussi une responsabilité, parce qu’on représente plus qu’un pays : on représente les réfugiés du monde entier, a confié Shaheen, en entrevue à Radio-Canada Sports.

Au total, 36 athlètes originaires de 11 pays et accueillis par 15 comités nationaux ont été nommés jeudi dans l'équipe des réfugiés formée par le Comité international olympique (CIO). Le président de l'organisme, Thomas Bach, a procédé à cette annonce à Lausanne.

Ces 23 hommes et 13 femmes représenteront l'équipe en athlétisme, en badminton, en boxe, en breaking, en canoë-kayak, en cyclisme, en judo, au tir, en natation, en taekwondo, en haltérophilie et en lutte.

L'équipe olympique des réfugiés, qui participera aux JO pour la troisième fois après ceux de Rio (2016) et de Tokyo (2021), représentera les plus de 100 millions de personnes déplacées dans le monde.

Une femme sourit avec le poing droit serré.

Nigara Shaheen

Photo : Fédération internationale de judo

Il s’agira d'une seconde participation sur la scène olympique pour Shaheen après sa présence au Japon. Elle combattra dans la catégorie des moins de 63 kg.

Cette fois-ci, je suis mieux préparée. Depuis que je suis au Canada, j’ai de meilleurs entraîneurs, de meilleures infrastructures et plus de partenaires d'entraînement. J’espère être en mesure d'au moins me battre pour une médaille de bronze, mais évidemment, je ne dirais pas non à une médaille d’or!, explique-t-elle en riant.

Une source d'inspiration

Nigara Shaheen a eu un premier contact avec les arts martiaux lorsqu’elle était âgée de 11 ans. Alors réfugiée à Peshawar, au Pakistan, elle a d'abord suivi des cours de karaté.

C'est dans des circonstances plutôt atypiques que l'athlète d'origine afghane a troqué son statut de karatéka pour celui de judoka.

Il y avait un tournoi de judo où je me suis présentée dans mon uniforme de karaté. Sans jamais avoir pratiqué ce sport, j’avais gagné le tournoi et j’ai eu la piqûre sur-le-champ, raconte fièrement Shaheen.

Depuis, la sympathique réfugiée a remporté plusieurs autres tournois en sol pakistanais. Toutefois, sa passion pour son sport ne s'explique pas uniquement par une soif de performer.

Dans mon pays d’origine, les femmes ne peuvent pas faire de sport, alors en participant aux Jeux olympiques, j’espère inspirer d’autres femmes et jeunes filles afghanes. C’est plus important qu’une médaille à mes yeux.
Une citation de Nigara Shaheen, judoka de l'équipe olympique des réfugiés

Cet objectif, qui va au-delà du sport, ne devrait être qu'une formalité selon le Comité olympique canadien. Il va sans dire que Nigara Shaheen est déjà un source d'inspiration avant même d'avoir posé les pieds sur les tatamis parisiens.

Shaheen est une olympienne qui tient à ses convictions et elle est une porte-parole déterminée et impressionnante en matière de droits des femmes. Son parcours inspirant de l’Afghanistan au Canada donne de l’espoir aux autres et sert de témoignage à la résilience et au pouvoir transformateur du sport. Nous avons hâte de l’encourager aux Jeux de Paris 2024, a déclaré Tricia Smith, la présidente du Comité olympique canadien par voie de communiqué.

Avec les informations d'Ismaël Sy

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