HOMÉLIE DU 11 JUIN 2006
Trinité

PAROISSE IMMACULÉE-CONCEPTION
Palmer Road (Île-du-Prince-Édouard)

Président de l'assemblée:
Eddie Cormier, prêtre

Deutéronome (4, 32-34. 39-40)
Romains (8, 14-17)
Saint Matthieu (28, 16-20)

Aujourd'hui l'Église universelle célèbre Dieu: Dieu Père; Dieu Fils et Dieu Esprit-Saint. Nous appelons ce Dieu: «La Sainte Trinité». C'est le grand mystère (dans le sens de Merveille) de notre Dieu qui se fait connaître à nous de trois façons différentes, dans ses trois personnes. Ne me demandez pas d'expliquer tout cela! Il me semble de toutes façons que ce n'est pas une explication qu'on a besoin. C'est plutôt de nous rendre compte de quelle sorte de relation nous avons avec Dieu.

* Est-il notre créateur, celui qui nous donne la vie et qui la maintien, ainsi que celle de toute la nature?

* Le reconnaissons-nous en Jésus, parole de Dieu, qui est venu vivre pleinement notre vie humaine, à en mourir sur la croix et ressusciter le troisième jour?

* Le rencontrons-nous au jour le jour comme l'Esprit qui nous habite, qui demeure en nous, nous apportant paix et joie intérieures et force pour vivre en disciples de Jésus?

Dieu, dans sa diversité, forme une grande unité. Nous pourrons le rencontrer dans notre vie humaine en reconnaissant là où il y a unité malgré les différences entre les personnes et les peuples.

Regardons d'abord dans nos familles. Nous y sommes toujours en quête d'une plus grande unité dans l'amour, car les personnes qui forment une seule et même famille sont tous, souvent, bien différentes, dans leur personnalité comme dans leurs talents et même dans leur vision de la vie.

C'est comme l'histoire de la maîtresse d'école qui enseignait sa classe de religion. Le petit Pierre de la deuxième année avait de la misère à comprendre comment, en Dieu, trois personnes ne formaient qu'un seul Dieu. Elle lui dit: «Pierrot, pense à ta famille. Il y a ton papa, ta maman, et toi-même. Ton père représente Dieu le Père, toi tu es le fils. Et ta maman le Saint Esprit. Vous êtes trois, mais vous ne faites qu'une seule famille.» Pierre lui dit: «Oui, maintenant je crois que je comprends.» Mais une semaine plus tard, la professeure voulut questionner ses jeunes sur leur classe de la semaine d'avant. «Pierrot, dit-elle, combien y a-t-il de personnes en Dieu?» Et Pierre, tout fier, dit bien fort: «Quatre». «Comment quatre?, reprit la maîtresse. Pense à ta famille comme on l'a fait la semaine dernière. Ton père, c'est comme Dieu le Père, toi, le Fils et ta maman c'est comme le Saint-Esprit. Combien ça fait?» «Oui, répondit Pierre, mais le Saint Esprit en a eu un autre la nuit passée!»

Dans notre monde, il y a bien des différences entre les gens. Certains sont blancs, d'autres sont noirs, bruns ou un mélange de ton. On parle des centaines de différentes langues. On a une grande variété de cultures. Chaque pays, chaque peuple a ses différences. La grande diversité apporte souvent de l'incompréhension, des préjugés, du manque de respect, allant jusqu'aux guerres et autres types de violence, à la place de l'unité. Si on s'appréciait mieux, si on se considérait tous comme des frères, des soeurs, des papas et des mamans d'une seule grande famille, on ne laisserait peut-être pas les gens de race noire dans leur misère avec la maladie du SIDA (en anglais la maladie Aids) dévaster tout un continent. On serait peut-être plus accueillant envers les étrangers qui nous visitent ou qui veulent vivre parmi nous. On leur donnerait chance égale dans les emplois, on les prendrait pour nos amis. On donnerait à nos peuples autochtones, les Indiens, ici même au Canada, les outils pour leur vrai développement pour faire le rattrapage nécessaire, eux qui ont longtemps été perçus comme étant inférieurs aux autres.

Dans nos famille, nos communautés, notre pays et dans notre monde, il est essentiel d'apprécier nos différences. C'est comme cela que nous pourrons vénérer notre Dieu, reconnaître que l'unité que nous bâtirons ensemble, c'est l'unité même de Dieu. L'amour qui existe entre les trois personnes divines doit aussi exister entre nous. Nous avons là un excellent exemple.

Célébrer la Sainte Trinité, il me semble, est une belle occasion pour célébrer nos unités dans nos différences. C'est aussi une bonne occasion pour penser comment nous pouvons mieux, dans nos vies, bâtir des meilleures relations avec les personnes et les groupes qui sont différents de nous. Laissons de la place aux vieillards si nous sommes jeunes. Laissons de la place à l'étranger si nous sommes ici depuis toujours. Laissons de la place à l'homosexuel si nous sommes hétérosexuels. Apprécions les différentes religions de nos voisins, sans pour autant dévaluer la nôtre, mais attendons de leur part le même respect pour nous.

Les diversités que nous vivons, quelles richesses, quelles merveilles, quel grand mystère! Que chacun de nous, dans nos différences, puissions reconnaître la présence de Dieu dans l'unité qui nous rejoint.


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