La
fleur d'ail du Petit Mas est déjà distribuée
dans 400 points de vente au Québec, et même
les Français s'y intéressent. Christiane Massé,
du Petit Mas, nous explique comment elle a inventé
cet assaisonnement : « Nous cultivions déjà
de l'ail dans notre jardin. Il faut enlever la fleur d'ail
pour que le bulbe puisse bien grossir, alors j'utilisais les
fleurs d'ail pour les mettre dans mes salades. À un
moment donné, j'en ai eu beaucoup trop. Alors je les
ai hachées et mises dans un pot avec de l'huile. J'ai
mis le pot au réfrigérateur pour le conserver.
Je l'ai complètement oublié pendant longtemps.
Quand je l'ai sorti, au bout de deux ou trois mois, je me
suis rendue compte que le produit avait fermenté et
qu'il avait pris un tout autre goût par rapport à
la fleur d'ail fraîche, un goût très intéressant. »
Mme Massé
nous fait visiter son jardin et nous présente la fleur
d'ail. « Ce n'est pas un ail décoratif,
explique-t-elle. C'est un ail à tige dure, qu'on plante
à l'automne, en septembre. Traditionnellement, au Québec,
dans la région de Montréal, on fait pousser
de l'ail à tige molle qu'on peut tresser. Il ne fait
donc pas de fleur comme celui-ci. »
« On
n'attend pas que la fleur s'ouvre, poursuit l'agricultrice,
parce qu'à ce moment-là, elle est beaucoup trop
coriace. Alors on la cueille en bouton. Toute la tige de la
fleur, y compris son bouton, se consomme. Elle est tendre
et c'est là qu'on trouve tous les jus de la fleur. On
la récolte au solstice d'été, vers la
fin de juin. On récolte ensuite le bulbe au mois d'août.
On a donc deux récoltes dans le champ. »
Un goût particulier
La
fleur d'ail a-t-elle le même goût que l'ail traditionnel?
« Non, c'est un autre assaisonnement, répond
Mme Massé. Je suis une amoureuse de l'ail, et
quand je veux utiliser de l'ail, je prends de l'ail. J'aime
son goût piquant. On n'a pas ce piquant avec la fleur
d'ail. C'est un autre assaisonnement, beaucoup plus doux.
Son petit goût d'ail se marie bien aux fruits de mer,
par exemple, mais sans masquer le goût des aliments. »
Notre
guide nous explique la prochaine étape, la transformation :
« On trie d'abord notre récolte pour enlever
les feuilles et les débris. On hache ensuite les fleurs
et on les place dans l'huile en vaporisant une culture bactérienne
au fur et à mesure. Il est vraiment important que la
culture bactérienne soit répartie uniformément
pour que la fermentation démarre le plus vite possible
et se fasse le mieux possible. On doit brasser constamment
pour répartir le ferment... alors j'ai l'air d'une
sorcière qui brasse sa marmite! »
Jean-Philippe
Petiot, le collègue de Christiane Massé, prend
le relais et nous explique la suite : « On
déplace les chaudrons remplis et on leur ajoute une
valve de fermentation, exactement comme pour la fabrication
de la bière ou du vin. Il y aura un dégagement
de gaz carbonique. On les laisse comme ça environ 7
à 10 jours ».
« Ensuite,
on transfère les barils au froid. Au bout de quelques
jours, on les ferme à l'aide d'un bouchon et on laisse
le contenu maturer pendant deux mois. Ce temps d'attente est
indispensable. Il permet à la fleur d'ail de prendre
toute sa saveur. »
« On
voit une grande différence dans la couleur et dans
le goût, poursuit M. Petiot. C'est une maturation
au même titre que le vin ou la bière. Pour avoir
fait de la bière, je sais qu'elle est meilleure quand
tu attends... c'est difficile, mais il faut attendre pour
la boire! (rires) »
Notre
coanimateur a goûté à la fleur d'ail,
avant et après la magie de la fermentation : « C'est
incroyable! Ça goûte plus fin et plus doux! »,
s'exclame-t-il. « Notre assaisonnement est une
nouveauté complète, ce qui est très rare
en cuisine, conclut Mme Massé. Nous sommes très
contents d'en être arrivés là. Je suis
fière de moi! »
Adresse
et hyperlien
|
Le
Petit Mas
5, Route 206
Sainte-Edwidge (Québec)
J0B 2R0
Tél.: (819) 658-3321
Courriel
Radio-Canada n'est aucunement
responsable du contenu des sites externes |
|
|
|