Monique
et Maurice Sénéchal sont tous deux propriétaires
des Délices du Lac-Saint-Jean. « Ça
faisait longtemps que je voulais démarrer une entreprise,
nous dit Monique. J'ai pensé à toutes sortes
de possibilités. » Comment s'est-elle intéressée
à la fabrication de produits raffinés? « C'est
dans le but de confectionner des cadeaux. Les gens qui voulaient
offrir un cadeau de la région ne pouvaient quand même
pas offrir un "deux par quatre" ou un lingot d'aluminium! »
Monique
extrait le jus de bleuets avec un robot et le passe au tamis.
Maurice se charge ensuite du mélange de la pâte
de bleuets. Il fait chauffer les bleuets dans une marmite
et ajoute des ingrédients au fur et à mesure.
Il monte la température jusqu'à un certain point
(la recette est encore secrète!) et surveille la mixture
de près.
« Nous faisons une pâte de bleuets et non
une pâte de fruits aux bleuets, indique Maurice. La
différence, c'est que nous utilisons uniquement la
pulpe du bleuet. »
Une percée difficile
La
mise en marché de la pâte de bleuets des Sénéchal
est ardue. « Il faut se battre pour faire connaître
notre produit, affirme Monique. On trouve de plus en plus
de pâte de fruits au Québec, maintenant. La première
année que nous en avons produit, il n'y en avait presque
pas. Ça fait son chemin, petit à petit,
en la faisant goûter. »
« Nous
faisons nos premiers pas dans la mise en marché, poursuit
Maurice. C'est parfois frustrant. Nous ne voulons pas voir
nos produits n'importe où non plus. Ce n'est pas une
question d'être prétentieux, mais nous faisons
des produits haut de gamme. Il faut quand même cibler
nos endroits. Nous avons un produit de qualité, inconnu
et difficile à vendre. Tout cela mis ensemble, ça
nous fait un bon défi. Nous avons parfois des moments
de déprime. Heureusement, il y en a toujours un de
nous trois [une dame collabore avec eux] qui a le moral plus
haut que les autres! »
« On met parfois un petit peu de vodka dans notre
jus de bleuets. Ça aide! », conclut Monique
en riant.
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