Daniel Caron et M. Lacroix sont partis en mer de bonne heure, comme il se doit. M. Lacroix, pêcheur commercial à la retraite, a montré à son coéquipier comment préparer sa ligne à pêche pour attraper le maquereau. « Des pêcheurs ont pris 70 000 à 75 000 livres de maquereau avec cet équipement-là. Quand ça mord, ça mord! », affirme M. Lacroix.

« La pêche au maquereau, ça n'a jamais été fort, poursuit-il. Personne ne pêche le maquereau cette année. Il y a pourtant des pêcheurs équipés pour le faire. Ils ne le pêchent pas parce qu'il n'y a pas de marché. »

La pêche a été bonne. Les deux hommes reviennent chez M. Lacroix avec plusieurs maquereaux de mer. Celui-ci nous montre comment apprêter les poissons : « On va commencer par les faire rôtir du côté de la peau. Puis, quand je vais les tourner, je vais mettre encore du sel et du poivre. Je veux faire rôtir la peau pour qu'elle soit croustillante; pas brûlée, mais "crispy". C'est un poisson gras, mais pas autant que le hareng, le flétan ou le saumon. »

M. Lacroix s'étonne que le maquereau ne soit pas davantage connu et commercialisé : « C'est drôle. C'est un poisson abondant qui ne coûte pas cher. On n'a peut-être pas trouvé la façon de le préparer. » On dit que c'est un poisson qui ne se conserve pas bien. M. Lacroix nous donne un truc : « Si tu veux le garder, il faut le congeler. Tu le places dans un sac de plastique rempli d'eau que tu congèles. En plaçant le maquereau dans un bloc de glace, l'air ne le touche pas et il s'oxyde moins. »

Mais pour les gens qui l'achètent au marché, doivent-ils le manger immédiatement? « Oui, croit M. Lacroix, mais ça dépend depuis combien de temps il a été pêché. Tu le vois par la texture, s'il commence à ramollir beaucoup. On le voit en regardant les ouïes (les branchies). Elles se mettent à blanchir en peu de temps. Si elles sont rouges, il n'y a pas de problème! »

Daniel Caron goûte au maquereau préparé par M. Lacroix. « C'est bon, dit-il. On peut dire que Donat est un bon pêcheur, et probablement aussi un grand chef? » M. Lacroix se fait humble : « Un chef qui est grand en taille, peut-être, mais pas un grand chef! » Il conclut : « le maquereau est un poisson pas tellement connu, mais pourtant tellement bon! En tout cas, moi, je l'aime! »