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Émission du mercredi 11 août 2004 à 20 h
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Le prix du lait (2)
[reportage économique du 11 décembre 2003]

Les choses ont-elles changé depuis la diffusion de notre premier reportage sur le prix du lait? Beaucoup de gens se sont plaints, et nous avons continué notre enquête. Nous avons fait des découvertes tout aussi surprenantes que la première fois!

Vous pouvez revoir l'émission Place publique en compagnie de l'animatrice Madeleine Roy et de Michel Britten, chef de la section industrie laitière du Centre de recherche et de développement sur les aliments.

Vous pouvez aussi lire des extraits des propos de M. Britten.


On ne peut pas nous vendre le lait à n'importe quel prix. Au Québec, par exemple, le prix du lait est réglementé par la Régie des marchés agricoles et alimentaires. Mais attention, les prix réglementés ne concernent que le lait régulier, c'est-à-dire les formats en carton, sans bouchon de plastique, ainsi que le lait en sac, sans filtration spécialisée ou ajout de vitamine.

 

Le prix du lait
Pourcentage de matières grasses dans le lait
Contenant
Minimum
Maximum
3,25 %

1 litre
2 litres
4 litres

1,04 $
2,07 $
3,98 $
1,37 $
2,72 $
5,22 $
2 %
1 litre
2 litres
4 litres
0,99 $
1,96 $
3,76 $
1,31 $
2,60 $
4,98 $
1 %
1 litre
2 litres
4 litres
0,94 $
1,86 $
3,56 $
1,26 $
2,49 $
4,75 $
0 %
1 litre
2 litres
4 litres
0,90 $
1,78 $
3,39 $
1,21 $
2,40 $
4,57 $

Le tableau des prix affichés n'est valable que pour la région dite I (Montréal et Québec entre autres); les prix diffèrent pour les régions II et III.

La région II couvre le territoire des M.R.C. d'Abitibi, Abitibi-Ouest, Témiscamingue, Rouyn-Noranda, Vallée de l'Or, Bonaventure, Côte-de-Gaspé, Haute-Gaspésie, Denis-Riverin, Avignon, Haute-Côte-Nord, Manicouagan et Sept-Rivières et des municipalités de Lebel-sur-Quevillon, Matagami et Chibougamau. Dans cette région, compte tenu des frais supplémentaires de distribution encourus, les prix minimum et maximum sont augmentés de 0,06 $ le contenant de 1 litre, de 0,12 $ le 2 litres et de 0,20 $ le 4 litres, que le lait soit vendu à l'épicerie ou à domicile, et peu importe le taux de matières grasses.

La région III couvre le territoire des Îles-de-la-Madeleine. L'échelle y est augmentée pour refléter le coût de transport du lait (les frais sont calculés au poids du produit transporté et un litre de lait a une masse d'environ un kilo), de 0,27 $ le contenant de 1 litre, de 0,53 $ le contenant de 2 litres et de 1,04 $ le 4 litres, toutes méthodes de vente et de taux de matières grasses confondues.

 

Pour ces laits « ordinaires » il existe donc un prix plancher et un maximum à ne pas dépasser. Lors de notre première enquête, nous avions visité neuf dépanneurs et découvert avec surprise que cinq d'entre eux vendaient le lait 2 % plus cher que le prix maximum autorisé par la loi. Dans un cas, jusqu'à 0,15 $ de trop.

Nous avons donc poursuivi l'enquête sur un plus grand nombre de commerces, pour nous rendre compte que la situation est presque généralisée chez les dépanneurs indépendants. Mais on a aussi trouvé des épiciers fautifs chez Métro et IGA!


Une situation inacceptable, selon Alain Dumas, directeur des affaires publiques et développement informatique chez IGA : « Le marchand a modifié le prix du lait sans regarder la fourchette de prix autorisée par la loi. Pour nous, c'est une situation inconcevable. C'est pourquoi nous avons communiqué avec le marchand et fait corriger la situation immédiatement. »


Si jamais la situation se présente dans un autre magasin IGA, que comptent-ils faire? « En fait, répond M. Dumas, à la suite de la situation que vous avez rendue publique, nous avons mis en place un processus nous permettant de vérifier de façon constante les ventes de lait de nos magasins. Nous détecterons ainsi facilement si une telle situation se produit encore. »


Chez Métro, on nous dit que le détaillant fautif a corrigé la situation, et qu'il vend maintenant le lait régulier au bon prix. Mais il faut garder l'œil ouvert et se plaindre à la Régie des marchés agricoles lorsque de telles situations se présentent.

 

Claude Régnier, de la Régie, estime que toutes les plaintes sont importantes : « Peu importe si le prix rapporté dépasse de 0,01 $ ou de 0,15 $ le prix fixé, pour nous, ça a exactement la même importance. »


La diffusion du reportage sur le prix du lait a eu un impact à la Régie, nous dit M. Régnier : « Notre ligne téléphonique a été congestionnée! Nous avons reçu une centaine d'appels et de courriels en tout. Une vingtaine ont abouti en vraies plaintes. Quatre infractions rapportées par le public touchaient la région de Montréal, et 16, d'autres régions du Québec. Nous les avons transmises aux autorités concernées. À Montréal, c'est l'administration municipale qui s'en occupe. »


Nous nous sommes intéressés au travail fait par la Ville de Montréal à ce sujet. « La loi est très claire, dit Christine Vézina, chef de division à la Ville de Montréal. Elle dit quel est le prix maximum permis. Que le montant supplémentaire demandé au client soit de 0,01 $ ou de 0,20 $, nous faisons la même intervention. »


Sans qu'il y ait eu plainte, nous avons fait, avec Marie-Susan Henry, inspectrice des aliments pour la Ville de Montréal, une visite de routine dans un dépanneur Couche-Tard. « Je vérifie toujours le prix à la caisse, indique-t-elle, parce que si le prix au comptoir différait du prix à la caisse, j'aurais une information erronée. Dans ce magasin, le prix est le même aux deux endroits : 2,60 $ pour le format deux litres de 2 %. Le prix est correct. S'il y avait eu une infraction, j'aurais demandé une correction immédiate au comptoir-caisse. Si la personne responsable n'est pas là ou l'employé ne peut le faire, ou s'il y a une mauvaise volonté de la part du commerçant, je rédige un avis d'infraction, sur lequel on oblige le commerçant à porter une correction au prix selon la loi. S'il ne le fait pas, on retourne le lendemain, et il y a alors possibilité de poursuite judiciaire, donc d'amende. »


« Nous poursuivons le propriétaire, explique Mme Vézina. Dans le cas d'une infraction, le montant de l'amende varie selon que l'exploitant soit une personne physique ou une personne morale (une compagnie). Pour une première offense, pour une personne physique, l'amende va de 350 $ à 2000 $, et pour une personne morale, de 800 $ à 4000 $. »


Si vous trouvez du lait qui n'est pas au bon prix, vous pouvez consulter la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, ou la division de l'inspection des aliments de la Ville de Montréal.



 Coordonnées et hyperliens

Le prix du lait (1)
Notre reportage précédent sur la question

Ville de Montréal
Division de l'inspection des aliments

Le prix du lait aux consommateurs
Site de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (document pdf)
Tél. : (514) 873-4024

Courriel


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