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Émission du mercredi 11 août 2004 à 20 h
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La bouffe du Dollarama
[enquête du 9 octobre 2003]

Les magasins à 1 $ ont la cote. On s'y procure son costume d'Halloween, des jouets pour combler les petits amis à la fête d'anniversaire du plus vieux. Mais que penser des denrées alimentaires qu'on y déniche? On achète ou on n'achète pas?

L'achat de nourriture dans les magasins à rabais se répand à une telle vitesse que les conseillers budgétaires doivent ajouter cette pratique dans l'élaboration du budget des consommateurs qui les consultent. Étonnant, non?

Caroline Arel, conseillère budgétaire chez Option consommateurs, le confirme : « Les gens qui achetent de la nourriture dans les magasins à un 1 $ ont sans doute un petit peu moins de moyens financiers. Ils ont donc l'impression d'en avoir un peu plus pour leur argent, de pouvoir garnir leur panier d'épicerie un peu plus que s'ils allaient dans une épicerie conventionnelle. On remarque parfois des écarts dans le budget et on pose plus de questions. Allez-vous parfois au Dollarama? Très souvent, il y a une portion des achats faits au Dollorama consacrée à l'épicerie. »


Des produits venus d'ailleurs


Comment se fait-il que les magasins qui proposent la formule « tout à 1 $ » offrent des denrées alimentaires? D'où proviennent ces mystérieuses boîtes et ces curieux pots qu'on ne voit pas dans d'autres magasins?

JoAnne Labrecque, professeure en marketing à l'école des Hautes études commerciales, nous soumet un embryon de réponse : « Ce qu'on trouve dans ces magasins, ce sont souvent des produits moins connus ici. On n'a pas payé pour la notoriété du produit, pour la publicité, pour certaines promotions. On peut retrouver des marques qui viennent d'un peu partout, soit parce que ça été une bonne négociation, qu'on a eu une bonne offre, qu'on a eu une fin de production, une fin de stock chez un fournisseur qui est peu distribué. Il peut être très bien connu dans un autre pays, mais il va écouler ses stocks ici. »

Un bon exemple de ce type de produit, la marque française St-Dalfour : disponible dans les supermarchés, elle est réputée pour ses confitures. Imaginez le parcours! Avant d'atterrir sur les tablettes, ce pot de prunes à 1 $ semble avoir transité par... Hong Kong!

JoAnne Labrecque poursuit : « Le produit a beaucoup voyagé et il a passé du temps aux différents endroits. On peut s'attendre à ce qu'il ne soit pas de la même qualité qu'un produit qui vient d'être fabriqué et qui arriverait tôt en tablette. Dalfour est une très bonne compagnie et si le fournisseur savait ça, il ne serait pas heureux de cette situation. »

Et ces produits dont on ne reconnaît pas la marque? Certains produits sont spécialement fabriqués pour les commerces à rabais. Le beurre d'arachides Elite, par exemple, provient de l'Inde et est préparé pour la chaîne Dollorama.


Goûtera, goûtera pas?


La question qu'on se pose en voyant ces aliments concerne leur degré de fraîcheur. Pour connaître la qualité réelle de ces aliments, L'épicerie a acheté dans six commerces à rabais choisis au hasard une dizaine de produits que nous avons soumis à l'œil expert des gens du laboratoire Cintech agroalimentaire, à Saint-Hyacinthe. On ne retrouve que très rarement des produits frais dans les magasins à 1 $, c'est-à-dire des produits dont la durée de vie est inférieure à 90 jours et qui doivent obligatoirement afficher une date de péremption.

La conclusion de Manon A. Laforest est claire, du moins en ce qui concerne les boîte de conserve endommagées. Il n'est vraiment pas recommandé d'acheter une conserve bosselée ou bombée. Les boîtes bombées peuvent souvent cacher un développement microbiologique. Que la boîte soit bombée vers l'intérieur ou vers l'extérieur, le contenu ne devrait pas être consommé.

Chez Dollorama à Rawdon, Françoise Gaudet précise : « Notre politique, c'est qu'on enlève toutes les boîtes endommagées. On ne les vend pas. »


Cette pratique n'est pas très répandue ailleurs et il est facile d'acheter des boîtes de conserves en mauvais état. On peut donc se retrouver avec un produit tout à fait impropre à la consommation ou légèrement dégradé quant au goût. Mis à part les boîtes de conserve bosselées, que nous avons écartées de l'analyse, tous les produits testés respectaient ou étaient très légèrement inférieurs à la norme en ce qui concerne le niveau d'oxydation. Malgré le goût altéré et la fraîcheur discutable, aucun de ces produits n'était rance.


1 $ : le meilleur prix?


Pourquoi achète-ton des produits alimentaires dans des magasins de type Dollorama? « Les gens vont nous dire souvent, c'est un petit peu moins bon, mais on peut se payer des gâteries que normalement on ne s'achèterait pas », affirme Caroline Arel.

Mais est-ce vraiment une bonne affaire d'effectuer une partie de son marché dans un magasin à 1 $? Ce n'est pas toujours le cas. À titre d'exemple, chez Dollorama, une boîte de thon pâle en morceaux dans l'eau de marque Clover Leaf coûte évidemment 1 $. Chez IGA, la même boîte achetée le même jour au prix régulier nous a coûté 0,83 $.

Alors, si le prix vous importe plus que tout, mieux vaut être vigilant et magasiner avant d'acheter à un dollar!



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