Logo de l'épicerie
Émission du mercredi 11 août 2004 à 20 h
 REGARDER CETTE ÉMISSION
Émissions précédentes
Animatrice
Animatrice
RECHERCHE
 Émission
 de la semaine
   [reportage]
• La préparation du foie gras
   [reportage]
• Terroir urbain
   [entrevue]
 Du sirop d'érable aux marchés publics
   [reportage]
• De très grandes serres


Le poulet livré à la maison
[enquête du 6 novembre 2003]

Avec ses 21 rôtisseries Scores, ses 30 Au Coq et Benny, sa centaine de Saint-Hubert et ses 120 Poulet frit Kentucky, le Québec aime le poulet! Mais quand on commande du poulet, qu'est-ce qu'on mange au juste? L'épicerie a fait enquête.

Nous avons fait livrer du poulet dans un laboratoire certifié. Le but : comparer les teneurs en gras, en sucre, en protéines, en sel et en calories d'un repas quart de poulet cuisse de trois compagnies de poulet rôti (Saint-Hubert, Au Coq et Scores) ainsi que d'un repas de trois morceaux de Poulet frit Kentucky.

 

À leur arrivée, la température des repas de poulet variait entre 60 et 82 degrés Celsius, ce qui est tout à fait acceptable. Après en avoir pesé les éléments, chaque repas a été homogénéisé pour en analyser le contenu.

 

Les protéines et les calories

Chaque repas comprend de 50 à 70 g de protéines, ce qui correspond à nos besoins pour toute une journée. Première surprise : le nombre de calories. En mangeant tout le contenu de la boîte, on obtient entre 1290 et 1509 calories. C'est beaucoup, quand on considère que les femmes dépensent en moyenne, par jour, entre 1500 et 1800 calories, et les hommes, entre 2000 et 2500 calories.

Calories des repas choisis

Scores

1509

Au Coq

1380

Saint-Hubert

1376

Poulet frit Kentucky

1290


Marielle Ledoux, nutritionniste à l'Université de Montréal, commente : « Il faut se rendre compte aussi qu'aucun de ces repas ne contient de boisson gazeuse. Évidemment, si on prend une boisson gazeuse en plus, on rencontre alors définitivement notre besoin énergétique, pas nutritionnel, mais énergétique, pour la journée. »



Deuxième surprise : des quatre repas, le moins calorique était celui de Poulet frit Kentucky. Qu'est-ce qui explique l'écart de 219 calories entre PFK et Scores? La portion de Kentucky est un petit peu plus petite, moins lourde, contient moins de frites, moins de sauce et pas de pain.



Mme Ledoux ajoute : « Si on regarde le Scores, on obtient 1500 calories principalement à cause d'un apport en frites pas mal plus important et d'une salade aussi plus importante et contenant de la vinaigrette. Ça peut expliquer cet apport énergétique plus grand. »

 

Les matières grasses

Troisième surprise : nos repas de poulet sont plutôt gras. Ils contiennent l'équivalent de 18 à 20 cuillérées à thé de gras.


Gras

Poulet frit Kentucky

78 g (20 c. à thé)

Scores

75 g (19 c. à thé)

Saint-Hubert

75 g (19 c. à thé)

Au Coq

73 g (18 c. à thé)

 

Évidemment, on a le choix d'enlever la peau. « Si on veut réduire un peu notre apport énergétique, dit Mme Ledoux, je pense que la chose importante à savoir, c'est qu'il y a à peu près cinq fois plus de gras dans la peau du poulet que dans la viande comme telle. »

 

Mme Ledoux reconnaît toutefois qu'il est plutôt difficile d'envisager d'enlever la peau du poulet Kentucky : « Euh... Je pense que c'est ce qu'il faudrait faire, mais évidemment, à ce moment-là, ça ne ressemble plus vraiment à du Kentucky! ».


Le sucre

Quatrième surprise : nos repas de poulet sont très sucrés. Quand on convertit les glucides contenus dans le pain, les frites et les autres éléments en sucre, les repas de poulet contiennent l'équivalent de 24 à 36 cuillerées à thé de sucre.


Sucre

Scores

142 g (36 c. à thé)

Saint-Hubert

117 g (29 c. à thé)

Au Coq

115 g (29 c. à thé)

Poulet frit Kentucky

92 g (24 c. à thé)


« C'est un peu moins important quand on regarde le repas de Poulet frit Kentucky, encore une fois, poursuit Mme Ledoux. Il n'y a pas de pain et les portions sont plus petites. Par contre, le repas de Scores, avec une portion de frites et de salade plus importante, apporte environ 36 cuillérées à thé de sucre. En consommant les repas Au Coq et Benny ou le Saint-Hubert, c'est autour de 30 cuillerées à thé de sucre qu'on consomme. C'est beaucoup, mais encore une fois, il faut considérer qu'on ne prend pas de boisson gazeuse. Si on ajoute les boissons gazeuses à tout ça, on ajoute aussi 15 à 20 cuillérées à thé de sucre et peut-être plus, tout dépendant du format de boisson gazeuse choisi. »


Le sodium

Si on est préoccupé par le sodium, c'est-à-dire la quantité de sel, sachez que les repas analysés contiennent entre ½ et 1 cuillérée à thé de sel, ce qui représente à peu de chose près le maximum acceptable pour toute une journée. « Les frites, la sauce, la préparation qui enrobe la peau du poulet, la vinaigrette utilisée pour la salade, tout ça contient un peu de sel », explique Mme Ledoux.

Aviez-vous, comme notre animateur Denis Gagné, l'impression que manger du poulet livré à la maison était plus « santé » que de manger un trio hamburger de restauration rapide?

Si oui, ERREUR !


Comparons avec un repas de trio hamburger

Si on compare les données de nos repas de poulet livré à celles des trios hamburger de notre enquête de l'an dernier, nous avons une cinquième et très grosse surprise : nos repas de poulet sont plus caloriques et plus gras que les trios de repas rapide. Il sont aussi salés que les trios, et, dans l'ensemble, aussi sucrés, même s'ils ne contenaient pas, comme les trios, une boisson gazeuse.

 

Comparaison
Calories
Trio hamburger
940 à 1218 calories
Repas de poulet analysé
1290 à 1509 calories
Gras
Trio hamburger
8 à 12 c. à thé
Repas de poulet analysé
19 à 20 c. à thé
Sodium
Trio hamburger
½ à 1 c. à thé
Repas de poulet analysé
½ à 1 c. à thé
Sucre
Trio hamburger
30 à 36 c. à thé
Repas de poulet analysé
24 à 36 c. à thé


Quelques idées pour améliorer notre repas de poulet

Si on veut diminuer le nombre de calories, le gras et le sel dans notre repas de poulet, que doit-on faire? Mme Ledoux nous donne des indications : « On laisse tomber la sauce. On réduit le gras en changeant les frites par une pomme de terre au four ou par du riz. On enlève la peau du poulet. On a alors fait un grand pas pour améliorer notre apport alimentaire et aussi la valeur nutritive puisque, finalement, on a moins de calories, mais on a conservé quand même les bons aliments. »

Ces modifications n'enlèvent-elles pas, cependant, un peu du plaisir de manger ce repas? « Je pense qu'on peut se permettre de prendre ce type de repas de temps à autre, répond Mme Ledoux. Il ne faudrait tout simplement pas en faire une habitude quotidienne. »

Précision

Pour ce reportage, nous nous sommes intéressés au contenu calorique des repas de poulet, et non à la qualité et à l'élevage des poulets, car ces deux éléments feront l'objet d'un autre reportage.



 

 Hyperlien

Le poulet du Québec
Des idées pour cuisiner soi-même son poulet et des données nutritionnelles concernant des portions sans peau ni gras visible.


Radio-Canada n'est aucunement responsable du contenu des sites externes

 

 Nos enquêtes (saison 2003-2004)
 

Les pains d'allure santé
Le pain blanc
Les catégories de boeuf
Les insectes dans les dattes et raisins secs
La vinaigrette
Les frites surgelées
Les spaghettis et autres pâtes alimentaires
Les OGM dans les aliments
La loi sur les heures d'ouverture des épiceries
La réfrigération dans les épiceries
Les allégations « sans sucre »
Le prix des fromages fins québécois
Les pétoncles
La tarte aux pommes
Le choix de la dinde
Les petites bouchées
Des recettes de magazines mises à l'épreuve

Le gras trans
Le thon en conserve
Le poulet livré à la maison
Les purées pour bébés
La guerre des beignes
La crème
La bouffe du Dollorama
Le maïs soufflé
Le pâté au poulet
L'huile d'olive
Les croquettes de poulet
La certification des aliments biologiques
Pour les enquêtes de la saison 2002-2003, consultez notre section «Archives»

 

 

MARIE-JOSÉE TAILLEFER et DENIS GAGNÉ nous font découvrir...